Une vie en lettres : Correspondance (1903-1950)

Une recension de Martin Legros, publié le

« Je suis toujours en désaccord quand les gens finissent par dire que la seule manière de combattre le communisme, le fascisme ou je ne sais quoi est de développer un fanatisme semblable. Il me semble que l’on vainc le fanatique précisément parce que l’on n’est pas soi-même un fanatique, et au contraire en faisant usage de son intelligence. » Cette profession de foi est au cœur de la vie d’Orwell telle qu’elle se donne à lire dans ce passionnant volume de trois cents lettres – la plupart inédites en français. Depuis sa jeunesse entre Londres et la Birmanie, en passant par la guerre d’Espagne, jusqu’à son engagement au service de l’effort de guerre à la BBC pendant les années 1940, ce grand malade, poursuivi toute sa vie par la tuberculose, longtemps dans la dèche, se révèle à la fois austère et généreux, modeste et déterminé, solitaire et sensible. Se souciant tout autant de son potager que de politique, on le voit nourrir des sentiments de plus en plus paternels pour son tout jeune fils adoptif. Mais, surtout, on observe sa pensée en train de s’aiguiser, dans un incessant échange entre ses lectures, les événements et sa conceptualisation du totalitarisme comme régime politique portant atteinte à l’idée de vérité. Bref, un manuel de vie autant que d’intelligence.

 

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