Politique et crime : Neuf études
Une recension de Juliette Cerf, publié leLe crime était-il parfait ? Il se déchaîne en tout cas en série. Trois livres, trois coups de couteaux. Qu’elle émane d’un psychanalyste, J.-B. Pontalis, d’un essayiste, Hans Magnus Enzensberger, ou d’un avocat pénaliste, Ferdinand von Schirach, la charge est sans appel : le crime fait partie intégrante de notre nature. Et de notre histoire, dont l’assassinat d’Abel par son frère Caïn fournit une scène originelle des plus sombres. Obsédante, cette horreur fratricide révèle notre tendance à associer la généralité du crime à la spécificité du meurtre, comme le remarque Hans Magnus Enzensberger à l’orée de Politique et Crime. Cet essai passionnant se compose de neuf études historiques, qui cheminent de la Camorra napolitaine, « quintessence et prototype de la criminalité organisée », à l’exécution de Rafael Trujillo, dictateur de la République dominicaine, en passant par le gangstérisme d’Al Capone, alias Scarface. Chicago, fin des années 1920 : « Les véritables maîtres de la ville se montrent aux combats de boxe. Ils portent des chapeaux de paille et des guêtres blanches. Leurs ceintures sont ornées de diamants et le mouchoir qu’ils ont dans leur poche de poitrine, au-dessus de l’étui à revolver, est d’un blanc de neige. »
Blanchi ? Les ténèbres du crime ne peuvent manquer d’orienter notre réflexion vers la clarté de l’innocence. Un jour, le crime, petit livre de J.-B. Pontalis aimanté par « des images, des souvenirs, des lectures », aurait d’ailleurs pu s’intituler « Je suis un criminel innocent ». « Ce titre-là, chacun de nous pourrait se l’approprier », explique le psychanalyste, qui revendique le désordre de son essai, proche de « celui que les enquêteurs trouvent souvent sur le lieu du crime ». Éditeur chez Gallimard où il raconte avoir épluché les numéros de Détective, « l’hebdomadaire des faits divers » fondé en 1928, J.-B. Pontalis, s’il confie ne guère goûter les polars, ne cache pas sa fascination pour l’émission télévisuelle Faites entrer l’accusé.
La puissance imaginaire du crime est immense. Sous le réel, ses « zones d’ombre » creusent un espace de fiction. La mise en récit que le meurtre impulse est au cœur de l’énigmatique livre de Ferdinand von Schirach, qui relate onze affaires criminelles. Cet avocat de la défense à Berlin s’est inspiré de faits et de plaidoiries réels pour perpétrer ses Crimes, nouvelles pétries de philosophie du droit qui ont connu un grand succès en Allemagne. Leur zone d’ombre ? Quand il apparaît que le grand-père de l’auteur, chef des Jeunesses hitlériennes, fut jugé pour crime contre l’humanité au procès de Nuremberg…
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