Philosophie morale
Une recension de Clara Degiovanni, publié lePourquoi les meilleures choses sont-elles toujours à consommer « avec modération » ? Et « pourquoi faut-il que ce qui a bon goût soit nuisible, que ce qui est doux [et] suave […] n’annonce pourtant rien de bon pour moi ? » C’est ce genre de questions que Jankélévitch affronte dans cette somme de six ouvrages de philosophie morale, établie et préfacée par Françoise Schwab. « La Mauvaise Conscience », premier essai, s’attaque au remords, « ce remurmure » lancinant de la culpabilité qui a le mauvais goût « d’arriver toujours en retard », une fois que l’on a fini le paquet de bonbons. L’âme, que le philosophe désigne comme un « milieu infiniment excitable », n’a pas fini de se soumettre aux tentations… Et de s’en mordre les doigts ! Sous la plume de l’auteur, les corrupteurs ressemblent à des personnages de contes de fées : « ogres », « nains » et autres « demi-sorciers » sont capables, en un clin d’œil, de nous faire enfler d’orgueil ou de nous réduire à la mesquinerie la plus ridicule. « Les monstres de la conscience » ont des adversaires de taille : la modestie, le charme ou encore l’humour nous permettent de renouer, l’espace d’un instant, avec « le ciel de mai de l’innocence ». Certes, « la pureté » ne dure jamais, et les obstacles sont infinis. Mais c’est la force de cette philosophie : faire de notre vie morale une véritable odyssée, avec ses embûches et ses moments de grâce. Loin d’être un chemin de croix, cette aventure débordante « déblaye en plein réel des oasis de ferveur et d’intensité », tout en exaltant « le délicieux décousu de l’existence ». Cet été, plongez-vous donc dans Jankélévitch, moraliste virtuose et rafraîchissant qui, sans faire la morale… réussit même à nous redonner le moral !
La philosophie a souvent recours à des exemples imagés ou des métaphores pour expliciter des concepts, mais très rarement au dessin à proprement parler. C’est…
Tandis que la réforme de la législation sur l’euthanasie suscite des débats houleux, la tradition philosophique offre trois démarches pour nous réconcilier…
Contrairement aux moralistes du Grand Siècle, ses contemporains, Pascal ne se complaît pas dans la noirceur. Il s’efforce de comprendre les faiblesses de la condition humaine, dont il ne s’exempte pas. Et il le fait dans une langue «…
Krzysztof Charamsa a été l’un des dirigeants de la Congrégation pour la doctrine de la foi – l’héritière de l’Inquisition – avant de claquer la porte du Vatican avec fracas pour vivre des amours humaines. En guerre contre l’hypocrisie,…
Affaires politiques, intrigues, prison, torture… le conseiller et penseur politique Niccolò Machiavelli a goûté une vaste palette d’expériences lorsqu’il entame en 1519 la rédaction de “L’Art de la guerre”.
« L’esthétique spiritualiste illustre une nouvelle définition de la grâce, comprise jusqu’alors comme une économie des moyens, dissimulant l’effort artistique…
Qui trouvez-vous très beau ? Sept auteurs – philosophes, sociologues, psychanalystes, romanciers, historiens ou ethnologues – nous répondent. Et révèlent, en creux, le point tendre de leur recherche intellectuelle.
Inquiéter l’universel, c’est le souci d’Élisabeth de Fontenay dans un essai personnel, La Grâce et le progrès. Réflexions sur la Révolution française et…