Petit Manuel philosophique à l’intention des grands émotifs
Une recension de Jean-Marie Durand, publié leComme beaucoup de grands émotifs, Ilaria Gaspari pleure devant les films, s’excuse sans cesse, a peur de paraître vulnérable aux yeux d’autrui, a honte de laisser affleurer ce qui la consume, souffre de ne jamais se fâcher… La liste de ses imperfections traverse son livre dédié à tous « les paumés, les assoiffés, les agités, les imparfaits ». Mais plutôt qu’un précis de savoir-vivre désincarné ou de développement personnel délesté de toute expérience sensible, son manuel vibre par l’intelligence vive d’un retour sur soi, nourri et soutenu par ses lectures philosophiques. Sa lucidité critique autant que le récit proustien de ses souvenirs d’enfance offrent en partage la matière d’une réflexion subtile sur l’émotivité – une façon de rester vivant, ouvert et vulnérable face à l’expérience du monde. « Pour connaître les émotions sans nous laisser dominer par elles, pour ne pas les subir, ni les réprimer, mais les vivre, il nous faudra avant tout éduquer à leur langage », souligne-t-elle en s’attardant sur certaines (la nostalgie, l’angoisse, le remords, la jalousie, la colère, l’émerveillement…). Invitant à nous fier à ce qu’elles disent de nous-mêmes et des autres, Ilaria Gaspari décèle dans les émotions la puissance contagieuse d’un lien. Les émotions des uns se reflètent dans celles des autres, c’est en cela que, tout en nous distinguant, elles nous rapprochent. « Nous nous ressemblons dans nos blessures, dans nos points faibles ; c’est à l’endroit où nous sommes les plus fragiles que nous sommes les plus semblables », défend la jeune philosophe, émouvante.
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