Palmyre, l'irremplacable trésor

Une recension de Victorine de Oliveira, publié le

Emblèmes de l’antique Palmyre, les temples de Bel et de Baalshamin, divinités araméennes, se dressaient dans le désert syrien. En août dernier, la barbarie terroriste accomplissait ce que même les siècles n’avaient pas osé : effacer les vestiges. Pour honorer leur splendeur disparue, l’historien Paul Veyne revient sur une cité qu’il connaît bien, carrefour multiculturel et marchand de l’empire gréco-romain. Ce n’est plus l’érudition qui l’intéresse (encore que), mais le récit en forme de tombeau. Sa singularité, Palmyre la doit à des Romains qui, certes conquérants, répugnaient à imposer un mode de vie, l’hellénisme. Palmyre s’hellénise parce qu’elle se reconnaît dans le raffinement de cette culture. « Nous oublions que la modernisation par adoption de mœurs étrangères joue dans l’histoire un rôle encore plus grand que le nationalisme » : une leçon à méditer sur fond de ruines.

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