Mourir de penser
Une recension de Catherine Portevin, publié leIci est le cœur du Dernier Royaume. Dans cette œuvre indéfinissable, ouverte depuis 2002 et sans autre fin possible que les rivages de la mort, l’écrivain Pascal Quignard ne cesse de creuser l’expérience de penser, de consigner « le penser » : « Écrire pense », affirme-t-il dans ce neuvième tome. Dès lors, il s’agit pour lui d’aller au bout de l’écrit, de penser le tout des civilisations écrites. Lorsqu’il s’interroge sur « Qu’est-ce que penser ? », lourde question de la philosophie, c’est en cherchant un avant de la philosophie (qui hante Socrate à sa mort, mais aussi Descartes, Spinoza, Kant… tous grands « penseurs »), ou un « Jadis », terme central chez lui : un passé originaire, d’avant la conception (ou dans les limbes de la mort), que seuls les rêves, les mythes ou les éclats de joie extatique permettent d’atteindre. La pensée est dans le corps de l’enfant nouveau-né, désormais seul, qui crie mais ne parle pas. Il faut surmonter l’austérité de Quignard en le suivant comme un poète, qui met le langage à distance et la pensée en actes.
Pascal Quignard erre en solitaire entre roman et essai. À la gloire sociale, il préfère « le vide sidéral autour de chaque heure ». Il revient sur…
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