Mon Paris, ma mémoire

Une recension de Victorine de Oliveira, publié le

De Ménilmontant, le quartier de son enfance, où, avant de s’ouvrir à la « Culture majuscule », Morin baigne dans « celle des relations familières, sans façons », au Marais « réhabilité, muséifié, embourgeoisé », plus qu’à la métamorphose de la ville, c’est à la formation d’un penseur à l’esprit et l’œil toujours vif que l’on assiste. L’Occupation puis la Libération, les contradictions du Parti communiste, la guerre d’Algérie, Mai 68, les années Mitterrand puis Sarkozy, et le sillage érotique de quelques femmes… autant de matière pour le développement de la « pensée complexe », transdisciplinaire de Morin. Nostalgique ? Certes, mais on lui pardonne volontiers tant il reste animé du « sentiment intérieur d’une “mission” à remplir ». « La vie m’aime encore », affirme-t-il. À n’en pas douter.

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