L'Inconsolable et autres impromptus
Une recension de Victorine de Oliveira, publié leAndré Comte-Sponville est capable de tout : trouver les mots justes pour évoquer la perte d’un enfant et son impossible consolation, marier les fulgurances et les évidences, passer de l’humilité au snobisme en à peine quelques lignes. Se livrer à l’exercice des « impromptus », c’est revendiquer une entière liberté, dans le ton, la forme et les sujets, dans la lignée à la fois de Montaigne, dont les Essais gambadent d’un sujet à l’autre, et de Schubert. On va ainsi « de l’ennui et de l’école » à un essai sur Jules Laforgue ou Ludwig von Beethoven, en passant par des souvenirs sur Louis Althusser et une réflexion sur « les droits des animaux ». Sous l’éclectisme apparent court le fil rouge d’une insondable mélancolie, dont le premier accord en mode mineur est plaqué dès l’ouverture de cet « Inconsolable ». Comte-Sponville a beau convoquer Spinoza et sa joie, Alain et sa sagesse, rien n’y fait, « je sais maintenant que je mourrai inconsolé ». Quand la philosophie des autres est impuissante, ne reste plus qu’à confier ses doutes, à revenir à une forme d’enfance, de naïveté de la pensée. C’est en homme blessé qui laisse deviner ses failles, sous une plume toujours élégante, que Comte-Sponville est le plus intéressant, et sans doute le plus sincère.
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