Les Sophistes
Une recension de Pierre Bottura, publié leSophiste : l’adjectif stigmatise la démarche antiphilosophique par excellence. Notre connaissance des sophistes anciens, Protagoras, Gorgias, Hippias, vient du combat que leur livra Platon, qui leur reprochait de monnayer leur savoir et de préférer la rhétorique au raisonnement. Or cette anthologie, dirigée par Jean-François Pradeau, rappelle que s’il n’y a pas de doctrine sophiste à proprement parler, les sophistes eurent en commun d’évoluer de plain-pied dans le réel et sa complexité. L’éducation, l’enquête historique, la loi et le langage, furent leurs domaines d’exploration. Peut-être pas des révolutionnaires, donc, mais des modernistes, assurément.
Vaut-il mieux commettre l’injustice ou la subir ? La controverse est aussi vieille que la philosophie. Jean-François Mattéi et Frédéric Schiffter…
Né avec la démocratie, le conflit entre les sophistes et la philosophie engage deux conceptions de la raison. Alors que les sophistes en font une technique argumentative monnayable auprès des futurs gouvernants, Socrate la conçoit comme la recherche…
Les sophistes ne sont pas de vieux rhéteurs enfermés depuis plus de deux millénaires comme des fleurs séchées entre les pages du Protagoras et du Gorgias. Ce sont des spécimens plus vivaces que jamais, qui fleurissent chaque jour dans les médias,…