Le Secret de Platon
Une recension de Antoine Rogé, publié leLes classiques, c’est bien connu, se reconnaissent autant au respect qu’à l’irrévérence qu’on leur voue… quitte à tirer Platon de son sommeil millénaire pour qu’il se prononce sur la nouvelle saison de House of Cards. Ou à faire passer sa complexe théorie de la réminiscence par la moulinette ésotérique d’un roman pour ados.
On ne soupçonnait pas que Roger-Pol Droit, chroniqueur au Monde, passeur éclectique et rigoureux, spécialiste de la pensée indienne, ait gardé in fine le « divin Platon » et son idéalisme au sommet de son panthéon. On le savait en revanche amateur d’expériences de pensée, parfois cocasses. Avec Et si Platon revenait ? il entreprend de confronter ce que nous croyons savoir du maître de l’Académie avec la réalité la plus contemporaine. Le jeu est plaisant mais ne fait mouche qu’occasionnellement, comme lorsque Platon, accompagnant la Gay Pride, s’étonne que certains se définissent comme transsexuels – possibilité qu’exclut le mythe des androgynes séparés par Zeus, qui conçoit l’identité sexuelle « comme naturelle et donc fixe ». L’intérêt du livre tient davantage au récit personnel que fait Roger-Pol Droit de sa vocation pour la philosophie : elle naît lorsque, adolescent, il découvre le maïeuticien Socrate et voit en lui une sorte de Zorro pourfendeur de sophistes. Parmi les « mille visages » de Platon, l’auteur préfère donc au théoricien l’empêcheur de penser en rond, dont le style inimitable nous enflamme tous d’un « désir de vérité » malgré la menace de la « caverne d’écrans » qui nous entoure.
Tel est aussi sans doute Le Secret de Platon dont parle Gilles Vervisch, professeur agrégé de philosophie, dans un roman d’aventures qui emmène ses jeunes lecteurs sur la trace de l’Atlantide perdue narrée mythiquement dans le Critias. Étienne, étudiant angoissé, cherche son professeur subitement disparu sur l’île de Santorin, aux prises avec une secte néoplatonicienne et fasciste. Sur fond de voyage dans le temps (« Platon a lu Descartes ! », répète-t-on à Étienne), le récit initiatique est efficace. Plutôt qu’une introduction à la doctrine platonicienne, il est une apologie de la rationalité en dénonçant les errements du complotisme et des théories d’extrême droite. Preuve qu’aujourd’hui le nom de Platon résonne avant tout comme une exigence ardente : celle d’une vérité qui ne se confond pas avec le prêt-à-penser.
L’histoire de l’Atlantide n’a cessé de fasciner, de nourrir les rumeurs, d’alimenter les spéculations sur son existence et son emplacement géographique. On en oublierait presque que c’est Platon qui, le premier, mentionne dans deux de ses dialogues…
« Dessine-moi un mouton. » Cette semaine, Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry fêtait les 75 ans de sa publication française…
La philosophe Laetitia Strauch-Bonart se reconnaissait bien dans la synthèse libérale-conservatrice du candidat Fillon, jusqu’à ce qu’éclate le « Penelopegate ». Elle dialogue ici avec Gilles Boyer, ancien conseiller d’Alain Juppé et…
Auteur d’une web-série philosophique intitulée l’“Affaire Gilles Deleuze”, Daniel Adjerad revient sur ce projet en forme d’hommage au philosophe. …
Il est autant de mondes différents que d’êtres vivants. C’est du moins ce qu’affirme le philosophe en essayant d’imaginer la vie d’une tique.
Historien original de la philosophie, ce dynamiteur de la pensée contemporaine n’a cessé de suivre de stimulantes lignes de fuite.
Précaire, bricolée, temporaire, la cabane est l’exact inverse des grands projets d’infrastructures – autoroutes, voies ferrées ou aéroports…
L’extrait de Gilles Deleuze « Un livre n’a pas d’objet ni de sujet, il est fait de matières diversement formées, de dates et de vitesses très différentes. Dès qu’on attribue le livre à un sujet, on néglige ce travail des matières, et l…