Le monde des êtres vivants
Une recension de Martin Duru, publié leLa nature ne se réduit pas à la matière, elle est un être vivant ; elle est le corps maternel, le géant, le Béhémoth au sein duquel nous avons toujours été nourris, au côté de toute la myriade des autres créatures. » Ces mots sont signés Kinji Imanishi (1902-1992), le plus grand naturaliste japonais du XXe siècle. Passionné par l’entomologie, initiateur des études éthologiques au Japon, cet alpiniste chevronné – il a gravi plus de 1 500 pics dans l’archipel – préfère les terrains sauvages aux laboratoires. Écrit en 1940 dans l’imminence de la guerre, son chef-d’œuvre Le Monde des êtres vivants, « autoportrait » scientifique, présente une conception dynamique de la nature : doués d’autonomie et même de « subjectivité », les êtres vivants se développent dans un rapport de codépendance avec leur environnement. Imanishi critique Darwin et sa théorie de la sélection naturelle, qui occulte la spontanéité créatrice des vivants et accorde une place excessive à la lutte pour la survie ; certes, la compétition existe, mais d’autres modes de relation sont possibles, comme la collaboration, la réconciliation. La nature n’est pas nécessairement un univers impitoyable, et la sociabilité est inhérente au vivant. Imanishi est considéré comme le pionnier oriental de l’écologie. À juste titre.
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« Réinventer une coexistence terrestre non hiérarchique entre les vivants, humains ou non » : tel est l’objectif de l’exposition Les Vivants,…
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Le vivant n’est pas la matière, qui peut être inanimée ou mécanisée (le vivant se distingue alors de l’inerte ou de l’artificiel), ni l’existence qui suppose la conscience : le vivant n’est pas le vécu. Le vivant, c’est l’ensemble des…
Quand un ver revient d’un séjour dans la Station spatiale internationale avec deux têtes, nous pouvons nous demander si le vivant est assez résistant pour s’émanciper de son berceau terrestre.