Le Meurtre du Commandeur, livres 1 et 2

Une recension de Cédric Enjalbert, publié le

Haruki Murakami connaît bien ces zones franches de la réalité, où l’esprit n’est plus en mesure de décider ce qui est conforme à la raison. L’écrivain franchit à nouveau « la frontière entre le réel et l’irréel ». Il narre la trajectoire d’un peintre reclus dans une maison abandonnée, après un divorce. Une vie solitaire jusqu’à une découverte inattendue dans le grenier de la bâtisse et la commande impromptue d’un nouveau portrait, par un mystérieux commanditaire. L’artiste se mue alors en génie parvenant à saisir cet « instant où présence et absence se mêlent », tandis qu’une suite d’événements fantastiques se produit. Mais de toutes ces péripéties, quelle est vraiment la cause ? Par son style, Murakami confronte trois types de compréhension du monde : la conséquence (logique), la corrélation (intuitive) et la correspondance (artistique). Et l’écrivain japonais, féru de jazz et d’opéra, de jouir, avec nous, de cette dernière inclination existentielle, d’essence rimbaldienne.

Sur le même sujet


Article
1 min
Cédric Enjalbert

« Jean-Jacques Henner propose à Félix Ravaisson de peindre son portrait en 1878. Ravaisson, auteur du fameux essai De l’habitude, est alors une figure…

La métaphysique en peinture



Le fil
4 min
Jean-Marie Pottier

Le déroulement des élections américaines, en pleine pandémie de Covid-19, a ranimé la curiosité en France pour le vote par correspondance, supprimé en 1975 en…

Le vote par correspondance contre la démocratie ?