Le Goût du moche
Une recension de Clara Degiovanni, publié leOn entre dans ce livre verdâtre et violet comme dans un magasin de souvenirs d’une station balnéaire : c’est kitsch et c’est terriblement criard. Et si l’on flashe sur « des tongs en moumoute rose électrique », c’est sans doute parce qu’on partage « le goût du moche » d’Alice Pfeiffer. Du « ratage » au « vulgaire », en passant par le « dégueulasse », l’ouvrage aux allures de cabinet de curiosités classe les différents genres de moches. On y découvre que ce « petit frère dénigré du laid » flirte parfois avec une certaine forme de beauté. Si vous trouvez qu’il y a quelque chose d’envoûtant dans les bibelots en forme « d’angelots potelés », « de lions rugissants » ou « de chatons larmoyants », c’est normal. L’espèce de moche qu’est le « kitsch » se « place dans la descendance du beau ». Son charme maladroit et désuet introduit donc « un trouble, une émotion ». Alice Pfeiffer, journaliste de mode, ressent quant à elle une « fascination viscérale » pour les mochetés en tout genre. Sous sa plume, la « coupe mulet », le « string ficelle se hissant hors du pantalon » ou encore « le tatouage vaguement tribal » ne sont pas des fautes de goût mais des expérimentations fièrement revendiquées. Le moche devient ainsi « une façon de déconstruire l’académie et les dogmes », une force transgressive capable de renverser l’ennuyeuse banalité du beau.
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