Le Droit au sexe. Le féminisme au XXIe siècle
Une recension de Jean-Marie Durand, publié leAu cœur de la grande conversation, parfois houleuse, que mènent entre elles les multiples divisions féministes de par le monde, Amia Srinivasan, philosophe de 37 ans enseignant à Oxford, impose une voix à part. Moins frondeuse que soucieuse de creuser quelques abcès dans les plaies théoriques et pratiques de l’actualité du féminisme, elle explore dans son premier texte traduit en France des sujets sensibles – le porno, la prostitution, la politique du désir… – sur lesquels aucun consensus féministe ne s’impose. Selon elle, « le féminisme doit se poser des questions que de nombreuses féministes préféreraient éviter » s’il veut prolonger sa longue histoire émancipatrice. Que faut-il vraiment pour transformer l’esprit du patriarcat ? Que devraient faire les féministes si elles gagnaient ? Comment sortir de la tension entre la logique misogyne d’un droit au sexe absolu, sans discussion, et la logique d’un autoritarisme moral méfiant par nature devant les jeux sexuels ? La pénalisation du travail du sexe ne conduit-elle pas à un « féminisme carcéral » ? La philosophe invite ainsi à assouplir la pureté d’un féminisme absolutiste, qui ne serait en rien un appauvrissement de ses horizons mais bien un réarmement pratique et théorique. Un féminisme qui en vaut la peine se doit « d’attendre des femmes qu’elles soient meilleures – pas uniquement plus justes, mais aussi plus imaginatives – que ne l’ont été les hommes ». Elle se confronte ainsi à une partie de la pensée anglophone dominante, qui ne tient pas assez compte, selon elle, « des particularités de la vie des femmes et se contente de leur annoncer, d’en haut, ce que signifie réellement leur vie ». Adepte d’une approche intersectionnelle, elle critique surtout le féminisme qui, axé sur l’oppression commune des femmes, n’a pas le moindre effet sur les structures d’inégalité sociale qui touchent la majorité d’entre elles. La dialectique de sa pensée ne cède jamais à la facilité de la théorie vindicative, tout en appelant à une réouverture du champ du féminisme, plus attentif à l’inventivité de ses combats.
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