Le Bonheur - Visions Occidentale Et Chinoise

Une recension de Jean-Sébastien Josset, publié le

Dans ce documentaire audio issu d’un colloque, André Comte-Sponville et François Jullien croisent leurs regards et leurs voix sur la question du bonheur. Non sans humour, le premier en expose la vision occidentale : « Penser le bonheur, c’est d’abord penser le désir, car être heureux c’est avoir ce qu’on désire. » Pourtant, « l’agrégation de philosophie ne peut faire le bonheur que de quelqu’un qui n’est pas agrégé ! Une fois que je l’ai, je ne la désire plus ». N’y aurait-il alors pas de vie heureuse possible ? François Jullien, de son côté, montre en quoi la pensée chinoise représente un « point d’écart » linguistique et historique sur la question. Le bonheur n’est pas une idée régulatrice pour la vie humaine, car celle-ci est pensée comme un processus. « Or un processus n’a pas de sens. Soit il se dérégule et s’épuise, soit il se renouvelle. La Chine pense alors le renouvellement et non pas la finalité. » Dans un tel contexte, « se maintenir évolutif » importe plus que d’être heureux. Sans comparatisme douteux, ce moment de philosophie se veut « une mise en regard » permettant d’identifier les caractéristiques de l’Occident et de la Chine. De là, les deux philosophes ne pouvaient que s’accorder pour condamner l’usage fait en Occident de la pensée orientale comme solution d’épanouissement personnel. 

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