Le bonheur d'être ici

Une recension de Anne-Sophie Moreau, publié le

Et si le bonheur était à portée de mots ? C’est à Claudel que Michael Edwards, professeur au Collège de France, emprunte son titre. À ceux qui voudraient, tel Baudelaire, s’enfuir « n’importe où hors du monde », l’auteur oppose un bonheur d’être ici. Avec Proust, Haendel et Manet s’ébauche une promenade philosophique vers un plaisir « qui s’impose, sans qu’on le cherche et précisément parce qu’on n’y pense pas ». On y croise un Rousseau rêveur, sonné par sa chute après avoir été renversé par un « gros chien danois », ou encore un Valéry plongeant dans « l’eau universelle » au cours d’une baignade. Après une pause chez Vermeer et l’« éternel maintenant » de sa Laitière, la flânerie s’achève sur le pont des Arts, d’où l’auteur, observant la Seine, nous invite à contempler le flot du temps. Car « les Arts sont un pont : vers le réel que poésie, peinture et musique nous aident à découvrir en le transfigurant ».

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