La vie des plantes : Une métaphysique du mélange
Une recension de Martin Duru, publié leMuettes, têtues dans leur poussée, elles semblent receler un secret. Impénétrables, coupées de nous et du monde, les plantes, engoncées dans un isolationnisme vert ? Contemplons-les : c’est l’inverse. Remarqué avec La Vie sensible (2010), le philosophe italien Emanuele Coccia s’attache à ces vivants si souvent négligés, qu’il fertilise d’une thèse : les plantes témoignent d’une « exposition intégrale », d’une « communion globale avec l’environnement ». Sans elles, pas d’oxygène, pas de monde ; mais, du monde, elles en dépendent aussi, immergées en lui, baignées, nourries de ses éléments. La connivence, l’entrelacement du microcosme et du macrocosme se ramifie dans une théorie de la feuille, de la racine, de la fleur. Une chose ne laisse pas d’étonner : peu d’exemples ici, pas de plantes nommées – et la réflexion varierait certainement à mirer une orchidée dans une serre, une gigantesque rafflésie dans la jungle malaise ou un géranium rabougri sur un balcon. Mais Coccia ne fait pas œuvre de botaniste. Muni de références antiques, il livre une authentique méditation méta-physique, culminant dans la notion de mélange, de « compénétration » des êtres – les plantes, ou le chiffre d’un monde lié, traversé par un même souffle. Ce livre est une merveille.
Le Prix des Rencontres philosophiques de Monaco a été décerné le 8 juin 2017 au philosophe italien Emanuele Coccia.
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