La méthode de l'égalité
Une recension de Marion Rousset, publié le« Le bon entretien est celui où tout à coup vous dites des choses qui n’étaient pas prévues. » De ce point de vue, La Méthode de l’égalité est un livre réussi. Cette conversation entre Jacques Rancière et deux universitaires, Laurent Jeanpierre et Dork Zabunyan, chemine dans l’entrelacs de la biographie, de la philosophie et de la politique. Dès l’évocation des années de préparation à l’École normale supérieure filtre déjà l’esprit critique de celui qui récusera la distinction entre savants et ignorants : « J’ai découvert pour la première fois que le sommet de la hiérarchie professorale n’avait aucun rapport avec un niveau de compétence ou de capacité pédagogique. » L’égalité des intelligences, principe qu’il ne cessera de vérifier, influence jusqu’à sa manière de travailler. Il se fait, en effet, autodidacte : « Tous les points forts de mon travail sont liés à une recherche personnelle où j’apprenais les choses en m’immergeant dans une matière inconnue. » Voici un ouvrage qui ne se contente pas d’éclairer des notions clés telles que le « partage du sensible », la « part des sans parts » ou le « maître ignorant ». Il oblige aussi Rancière à se frotter aux objections : en postulant « la compétence de n’importe qui », ne magnifie-t-il pas en fait des figures ouvrières d’exception ?
Signalons, par ailleurs, Figures de l’histoire (PUF, 80 p., 10 euros), la réédition de deux textes introuvables, écrits par Rancière en 1996 à l’occasion de l’exposition Face à l’Histoire au Centre Georges-Pompidou. Stimulant.
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