Godescalc, le moine du destin
Une recension de Victorine de Oliveira, publié leLes querelles philosophico-théologiques du Moyen Âge peuvent donner la migraine. Accolées à un destin particulier, voilà qu’elles ouvrent des perspectives inédites. Ainsi de la doctrine de la prédestination qu’Ariel Suhamy explore à travers les pérégrinations du moine saxon Gottschalk, dit Godescalc (mort en 868). Voué à l’Église dès sa naissance, l’« oblat » – les enfants promis dès le berceau à l’enfermement monacal – tente bientôt de regagner sa liberté. Au terme d’un procès, Godescalc devient « gyrovague », c’est-à-dire moine errant. Au royaume des Francs si attachés au poids de la promesse (Suhamy parle d’« ordre moral » dont témoignent encore aujourd’hui les mots « franc » et « franchise »), l’existence même du moine est un affront. Il s’arme de l’idée de prédestination pour rétablir l’autorité de Dieu sur les intérêts politiques des hommes : ainsi, c’est outrepasser sa condition que de promettre un enfant à Dieu, alors qu’on ne sait rien des intentions divines à son égard. Suhamy y voit paradoxalement les racines de l’idée spinoziste de nécessité qui évacuera bien plus tard tout libre arbitre… et Dieu.
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