Dieu. La mémoire, la techno-science et le Mal
Une recension de Philippe Nassif, publié leQue désigne l’animal humain par le nom de « Dieu » ? Telle est la question que poursuit Mehdi Belhaj Kacem dans cet essai au style gouailleur et presque ingénu. Celui qui s’attend à un enchaînement bien rangé de concepts en sera pour ses frais. Notre philosophe avance plutôt en spirale et par fulgurances, en croisant le concept de « rétention tertiaire » de Stiegler, la « noosphère » de Teilhard de Chardin, les prédictions transhumanistes ou une exégèse du film Total Recall de Paul Verhoeven. Au cœur de sa vision se trouve une dialectique tragique stimulante : toute appropriation (d’énergie, de savoir, de biens…) se paie symétriquement d’une expropriation douloureuse. Les pierres ne s’approprient presque rien et durent deux cents millions d’années, tandis que l’humanité, à s’approprier par la science et de manière exponentielle les « lois de l’être », connaît une violente expropriation : elle est non seulement la plus précaire des espèces mais la seule à être capable de Mal – c’est-à-dire d’administrer des « souffrances gratuites et surnuméraires ». Et Dieu dans tout ça ? Il se pourrait bien qu’il se confonde, dans l’esprit humain, avec la technologie même, avance Belhaj Kacem. De fait, la technoscience et Dieu répondent à la même attente : « un horizon d’accumulation “totale” de tous les savoirs possibles ». Horizon qui, de Hiroshima en catastrophe climatique, se paie d’une menace de disparition à court terme. La question est alors : « Qu’allons-nous, collectivement, faire de Dieu, et comment ? »
Le pilier de l’équipe de France de football championne du monde 1998 rencontre un philosophe franco-tunisien passionné de ballon rond, autant que…
Et si le ballon rond mettait la dialectique à la portée de tous ? C’est en tout cas le credo de Mehdi Belhaj Kacem, grand supporter et philosophe,…
Pour Mehdi Belhaj Kacem, la lecture d’Alain Badiou a été un choc. Aujourd’hui, la rupture avec celui qui fut son maître à penser est consommée. Une rupture en forme d’« infidélité » qui résonne comme un événement.
Auteur de L’Esprit du nihilisme. Une ontologique de l’Histoire (Fayard), Mehdi Belhaj Kacem a choisi le français pour l’écriture.
La science fascine et fait peur. On lui voue même un culte. Comment l’aborder avec plus de raison ? En scrutant ses deux faces et en se penchant sur la manière, exacte mais humaine, dont elle construit ses hypothèses.
Pourquoi la foule chante-t-elle toujours juste ? Comment se propagent les rumeurs ? Le point commun de ces questions, c’est qu’on peut y…
Le sujet présuppose que l'art nécessite une maîtrise technique. Il exige de se demander si cette condition est obligatoire ou non. Comme toute pratique, l'art utilise des techniques et des savoir-faire, mais l'activité artistique, par…
Le travail est une activité consciente et volontaire. Originellement perçu comme un châtiment divin (Adam, expulsé du paradis, condamné à travailler), le mot vient du latin tripalium qui désigne un instrument de torture. Le travail,…