Courbet ou la peinture à l'œil

Une recension de Agnès Gayraud, publié le

Après Merleau-Ponty, qui écrivit sur Cézanne, l’académicien Jean-Luc Marion s’attelle dans ce court livre, à la fois philosophique et très personnel, à l’œuvre mal connue de Gustave Courbet. C’est par une rivière, la Loue, qui coule entre Ornans et Lods dans les vallées jurassiennes, que Jean-Luc Marion, se souvenant ici de son enfance, est reconduit au peintre. Par cette intimité inattendue, la pensée de l’un vient éclairer les œuvres de l’autre et donner voix philosophique à ce que le peintre énonce lui-même avec force dans sa correspondance : son intention de révéler au regard « les choses réelles et existantes », de faire advenir « au grand jour de la visibilité » ce qui était resté « invu », sans pour autant être caché dans un arrière-monde. À ce compte, la phénoménologie prolonge sans la forcer la vision du peintre – « vision » étant ici à prendre au sens d’une perception qui touche à la vérité.

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