Xibipíío
Langue d’origine : pirahã
Avez-vous déjà été captivé par la danse d’une flamme ? Difficile de décrire ce va-et-vient des choses qui entrent et sortent du champ de notre perception en une fraction de seconde. Heureusement, les Hi’aiti’ihi’, un peuple d’Amazonie, ont un mot pour cela, dans une langue parlée par seulement 150 à 250 locuteurs : xibipíío (prononcé [i-bi-pî-o]). Dans son livre Don’t Sleep, There Are Snakes (Pantheon, 2008 ; non traduit), l’anthropologue et linguiste Daniel Everett souligne la manière qu’ont les Hi’aiti’ihi’ d’utiliser ce verbe. Un homme part en canoë et disparaît peu à peu ? Xibipíío ! La silhouette d’un autre se dessine au loin ? Xibipíío ! Au seuil de notre expérience, dans l’infiniment petit – comme le nuage de poussière illuminé, l’espace d’un instant, par un rai de lumière – ou dans le lointain, sur la ligne d’horizon, le xibipíío évoque cet espace aux limites de la perception. Un domaine entre l’apparition et l’évanescence, qui suscite chez les Hi’aiti’ihi’ « une excitation difficile à décrire – presque comme s’ils voyageaient dans une autre dimension ». Comme si, pour eux, seul comptait le présent, l’expérience immédiate dans toute sa richesse et sa subtilité. Et, en effet, « ils ne parlent pas du passé ou du futur ». Xibipíío serait donc une invitation à « cueillir le jour » tournée, non vers le bonheur individuel comme le carpe diem épicurien, mais vers le monde qui nous entoure et se métamorphose sans cesse.
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