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Albert Camus dans son bureau à la rédaction du journal “Combat”, en 1945. © René Saint Paul/Rue des Archives

Réaction

Sur le Nouvel An berbère, Camus et la statue du pharaon

Faris Lounis publié le 26 janvier 2021 6 min

Kabyle, Berbère, Arabe, Algérien : quels rapports entre ces différentes identités ? Quels liens tissent-elles les unes avec les autres ? C’est la question que pose le jeune philosophe algérien Faris Lounis, en réaction à notre article sur la statue du pharaon Sheshonq Ier récemment élevée en Kabylie.

 

« Dans votre récent article intitulé “Camus, la Kabylie et le pharaon”, Octave Larmagnac-Matheron a rebondi sur les réactions suscitées par la statue érigée à Tizi-Ouzou, en Algérie, en l’honneur du pharaon Sheshonq Ier, à l’occasion de la fête du Yennayer, le Nouvel An berbère qui correspondait cette année à la date du 12 janvier. Bien que ce texte expose clairement le contraste entre la symbolique du pouvoir théologico-politique, que représente la statue de Sheshonq Ier, et les écrits d’Albert Camus, sur le village kabyle et les formes d’organisation démocratique qu’il comporte, la confusion, qui dure depuis des lustres, entre les termes “berbère”, “kabyle” et “arabe”, mérite d’être élucidée.

 

Le problème du signifiant “arabe”. Il arrive que, parfois, le signifiant mange le signifié. C’est en effet le cas du signifiant “arabe” qui, en Afrique du Nord, a mangé, depuis le VIIe siècle, le signifié “amazigh”, “berbère” ou “nord-africain”. L’Afrique du Nord, terre berbère (amazighe, donc) depuis la nuit des temps et en contact permanent avec l’ensemble des civilisations méditerranéennes (la Phénicie, Carthage, Rome, Byzance, les Omeyyades, les Abbassides, l’Andalousie…), est généralement présentée comme une terre “arabe” et/ou “musulmane”, dans laquelle existe une minorité de “Berbères” – minorité souvent confondue avec, ou présentée sur le même plan que les “Kabyles”. Cette présentation qui relève de la mytho-histoire est à la fois l’héritage d’une certaine littérature coloniale, qui rentrait dans la politique de “diviser pour mieux régner” (il fallait pour cela séparer les Juifs des musulmans, les Berbères ou les Kabyles des Arabes), et aussi de la prééminence de l’idéologie islamo-nationaliste, adoptée par le régime algérien depuis 1962. La vulgate du FLN, en quête de légitimité dans l’au-delà et dans l’ici-bas, expose les choses comme suit : “L’Algérie est une terre arabe et musulmane. Tout ce qui ne relève pas de ces deux composantes n’est pas algérien, voire contre l’Algérie.” Ainsi, au cours des années 1960-70, la propagande du FLN présente les “Kabyles” comme un “complot monté par la France contre l’Algérie”, “Les Kabyles, création des pères blancs”, etc. Dans cette logique, l’Algérie – et, partant, toute l’Afrique du Nord – constitue une terra nullius qui doit son émergence à l’islam et à la conquête arabe du VIIe siècle. Ainsi, Carthage, la Numidie, les guerres puniques, Massinissa, Juba II, Apulée de Madaure, Afer Térence, Tertullien ou encore Saint-Augustin, deviennent-ils des éléments exogènes à l’histoire de l’Afrique du Nord.

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