Rencontre avec Luis de Miranda
Romancier et essayiste trentenaire, il a peint le désenchantement dans À vide (Denoël, 2001) et dénoncé l’utopie nombriliste avec Ego Trip, la société des artistes sans œuvre (Max Milo, 2003). Dans son nouvel essai, il pose une question directe : « Peut-on jouir du capitalisme ? »
« Jouissez sans entraves » était un slogan de Mai 68, période largement célébrée en ce moment. En quoi ce slogan est-il lié, pour vous, au capitalisme ?
Lorsque j’ai commencé ce livre en 2003, j’ai été frappé par des publicités pour Internet comme : « Je suis sans limites. Positive génération. » Le XXe siècle a mis à mal l’autodiscipline, le renoncement, le sacrifice, l’ascèse, l’épreuve du négatif. La volonté de jouissance individuelle a miné l’idée selon laquelle c’est la limite, l’entrave qui permettrait de se sublimer. Il y a un impératif du fun encadré par le marché, et le discours publicitaire s’est accaparé les signes jadis religieux de l’extase. C’est la méthode Coué du capitalisme égotiste : expulser le négatif de la conscience. Jouir de la compétition, de son narcissisme, faire exploser ses barrières individuelles pour se fondre avec l’extrême. Le libéralisme permettrait à l’expérience de se nourrir d’un « toujours plus », d’une intensité énergétique dont l’individu s’abreuverait à loisir comme on remplit d’essence une voiture tout-terrain. L’humanité pourrait soi-disant atteindre au paradis sur terre grâce à une fusion sans retenue du corps et de l’esprit, réconciliation de notre part divine et de notre part avide.
Confinements et couvre-feux à répétition, bars, clubs et cafés fermés, lieux culturels désertés, télétravail généralisé, « gestes barrières…
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