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© Anton Maksimov/Unsplash

Revue de presse

Raconter l’histoire par temps de crise

Octave Larmagnac-Matheron publié le 08 avril 2022 4 min

Philomag vous propose chaque semaine une sélection d’articles parus dans la presse française et étrangère. Des articles qui nous ont surpris, questionnés, dérangés. L’occasion de découvrir de nouveaux points de vue sur le monde et les événements qui font l’actualité.

Cette semaine, un thème : raconter l’histoire. Sans récit commun, pas de nation. Mais ce récit commun, instrumentalisé par le pouvoir politique, peut aussi devenir un vecteur d’exclusion et de violence. C’est le cas aujourd’hui en Russie. Ce fut aussi le cas en Occident avec la colonisation, qui laisse derrière elle des mémoires toujours à vif. Quel récit historique raconter aujourd’hui – et demain –, dans un monde numérisé où l’existence semble s’accélérer ? Comment penser l’histoire en train de se faire, alors même que, sous l’accumulation de crises, le sol du temps semble se dérober sous nos pieds ? Éléments de réponse.

 

 

Michel Wieviorka : “La nation reste une abstraction, la nation est une construction”

La fabrication d’un récit historique commun est essentiel à la constitution du sentiment d’appartenance à une communauté nationale, explique le sociologue Michel Wieviorka dans Cerveau & Psycho : « Le sentiment d’appartenance se fonde alors sur un imaginaire commun et sur un certain nombre de principes partagés. Cet imaginaire commun implique en général un récit des origines plus ou moins fantasmé. Pensez à “nos ancêtres les Gaulois” en France ou à l’histoire mythique de Rome, selon laquelle une louve a allaité les jumeaux qui ont fondé la ville. Nous sommes tous différents et pour que nous puissions vivre ensemble, fonder un corps social, il faut qu’il y ait des valeurs, des références communes qui nous unissent. » L’appartenance à une communauté humaine où « la plupart [des] membres ne se connaissent pas concrètement » n’est pas une donnée naturelle, elle implique un détour par l’artifice. Créer cet imaginaire commun – sans cependant céder à la séduction du repli sur soi – est un défi sans cesse repris.

 

 

Michael Marder : “L’implosion de l’histoire aspire chacun et chaque chose dans son vortex”

Raconter le passé depuis le présent est d’autant plus difficile dans la période que nous vivons, où les crises interconnectées – sanitaire, économique, géopolitique, environnementale etc. – s’accumulent et semblent converger en une « unique déflagration ». Nous assistons, explique le philosophe Michael Marder dans Project Syndicate, à une « implosion de l’histoire ». « Bien que la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine rappelle certains des moments les plus sombres du XXe siècle, ce serait une erreur de dire que l’histoire ne fait que se répéter. Nous assistons plutôt à une convergence d’événements antérieurs et d’héritages incomplets » et non résolus – la fin de l’URSS, Tchernobyl, etc. – qui n’ont cessé de travailler, souterrainement, notre monde depuis des décennies. Nous sommes pris dans un « vortex » sur lequel nous avons perdu tout recul.

 

 

Francis Fukuyama : “Il est plus difficile que je ne le pensais à l’époque d’atteindre la fin de l’histoire”

La guerre en Ukraine remet-elle en question la thèse de la « fin de l’histoire » développée par Francis Fukuyama ? Le philosophe américain répond, dans un entretien accordé à Marianne. Et commence par clarifier son concept phare : « J’ai constaté qu’une vision progressiste de l’histoire, conduite par ce que nous appellerions aujourd’hui “modernisation” ou “développement”, semblait mener dans une certaine direction, vers un certain type de société » : « une combinaison de démocratie libérale et d’économie de marché ». « Le modèle de la démocratie libérale constitue toujours véritablement celui de la fin de l’histoire, puisque c’est dans sa direction que les pays du monde qui se développent et se modernisent veulent idéalement aller. » Mais cet épuisement des possibilités politiques n’exclut en rien, au contraire, ajoute Fukuyama, le retour des nationalismes et des régimes autoritaires. « Le fait qu’une démocratie libérale puisse régresser et devenir moins développée » est une évidence. « Nous en avons vu des exemples, à commencer par les États-Unis. […] La guerre en Ukraine représente encore un autre défi, qui est beaucoup plus manifeste et dangereux : la possible résurgence d’un certain fascisme, du moins d’un nationalisme extrême. » Mais ces résurgences ne sont, en aucun cas, des inventions de nouvelles propositions politiques.

 

 

Justin E. H. Smith : “L’histoire de long terme nous montre qu’internet ne sort pas de nulle part”

Les conditions même de l’élaboration des récits historiques ont été profondément bouleversées par l’avènement du numérique, analyse le philosophe Justin E. H. Smith, auteur de The Internet Is Not What You Think It Is (« L’Internet n’est pas ce que vous croyez », non traduit, Princeton University Press, 2022), dans un entretien accordé à la Los Angeles Review of Books. Nous n’avons jamais laissé autant de traces qu’aujourd’hui, sous la forme de données. Écrire l’histoire, et imaginer l’avenir, implique par conséquent de s’emparer de la question d’Internet : « Ce n’est qu’en comprenant la longue histoire d’Internet – en comprenant les circonstances dans lesquelles les différents aspects d’Internet ont été conçus – que nous pouvons reprendre le contrôle de nos vies et façonner Internet d’une manière plus propice à l’épanouissement humain. »

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