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Illustration : © Séverine Scaglia pour PM

Vos questions

“Qu’est-ce qui distingue une bonne d’une mauvaise habitude ?”

Charles Pépin publié le 03 décembre 2020 3 min

Question de Pauline Vergne

Une bonne habitude est une répétition qui est l’occasion d’autre chose, et parfois même prépare cet événement qu’est la sortie de la répétition. Pour le jazzman, faire ses gammes est une bonne habitude, qui le prépare à improviser. Une bonne habitude est également une habitude qui nous relie et devient la condition de notre communauté ; elle s’appelle alors rite. Se rendre à heure dite dans notre lieu de culte, faire des tours de stade ensemble avant notre entraînement de foot ou prendre des verres après un match sont à ce titre de bonnes habitudes. Une bonne habitude peut être aussi une habitude acquise à laquelle on ne pense plus et qui nous libère l’esprit ; elle se nommerait dans ce cas plutôt réflexe. Par exemple, l’habitude que j’ai de monter mes escaliers me libère l’esprit pour songer à d’autres choses.

A contrario, une mauvaise habitude est une répétition qui ne prépare aucune sortie de la répétition, qui m’isole des autres et m’accapare l’esprit, me « prend la tête » au lieu de me la libérer. Un TOC est donc une mauvaise habitude, comme le fait de toujours reprendre un demi accoudé au zinc quand on est alcoolique, ou ces répétitions pathologiques, ces « compulsions de répétition », qu’évoque Freud. On le voit, pour savoir si une habitude est bonne ou mauvaise, il faut se demander quelle relation elle entretient avec notre vie, individuelle comme sociale.

Il est des habitudes qui nourrissent la vie, la facilitent en tout cas, et d’autres qui la figent, l’entravent et se révèlent mortifères. Je vous recommande, chère Pauline, la lecture du petit chef-d’œuvre de Félix Ravaisson, De l’habitude (1838). Il y montre que l’habitude peut se faire libératrice, n’être plus monotone et devenir une forme d’intelligence délestée du poids de la conscience et des lourdeurs du vouloir – une intelligence spontanée, intuitive. Parce que j’ai pris l’habitude chaque jour de me rendre à la salle de musculation à 6h30 ou de lire un peu de la Critique de la raison pure à 19h, je n’ai plus à faire l’effort de le vouloir. Parce que cette habitude se répète, qu’elle est ce repère qui ne change pas, je peux être sensible à ce qui change et mieux mesurer mes progrès. Parce que j’ai l’habitude d’observer les tableaux dans les musées, mon œil s’aiguise, s’affine, et, finalement, je vois des choses que je ne voyais pas. Une bonne habitude est alors celle qui fait le lit de notre délicatesse, de notre raffinement : elle devient une condition de possibilité de notre progrès.

 

“Quel est le propre de l’homme ?”

Question de Jacques Alexandre

On ne sait plus trop ! Pour chaque « propre de l’homme », on a trouvé des animaux qui ne s’en sortaient pas si mal : des oiseaux altruistes – comme les cratéropes écaillés – ou amoureux – comme les perruches –, des mammifères supérieurs doués de conscience, de langage, d’humour, des singes capables de manipuler des outils… Ce que l’on sait en revanche, notamment depuis le très beau livre d’Élisabeth de Fontenay Le Silence des bêtes (1998), c’est que la recherche du propre de l’homme représente un double risque : rater notre troublante proximité avec cet étrange animal, si loin et si proche de nous, et exclure de l’humanité les humains ne présentant pas cette caractéristique (les handicapés mentaux si le propre de l’homme est l’intelligence, les muets si le propre de l’homme est la parole…). Et s’il y avait entre les bêtes et nous une différence non de nature mais de degré ? 

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