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© Nicolas Krief/Divergence

Revue de presse

Présidentielle : le vide d’une campagne

Octave Larmagnac-Matheron publié le 11 mars 2022 5 min

Philomag vous propose chaque semaine une sélection d’articles parus dans la presse française et étrangère. Des articles qui nous ont surpris, questionnés, dérangés. L’occasion de découvrir de nouveaux points de vue sur le monde et les événements qui font l’actualité.

Cette semaine, une question : pourquoi la campagne de l'élection présidentielle qui se joue cette année ne suscite-t-elle pas l’enthousiasme ? Au-delà des facteurs conjoncturels (guerre en Ukraine, état de la pandémie…) qui accaparent le champ médiatique, les candidats peinent à mobiliser leurs électeurs. La gauche ne parvient pas à échapper à sa division. À droite, les discours extrêmes focalisent toute l’attention. Au centre, Emmanuel Macron s’enracine dans sa stature présidentielle plutôt que de descendre dans l’arène. Lassitude, apathie, découragement : l’abstention est peut-être devenue l’inconnue la plus certaine du trône suprême.

 

Dominique Bourg : “Pauvre France qui dans l’enthousiasme des débats oiseux des chaînes d’information contribue à l’effondrement écologique général”

« L’actuelle campagne présidentielle restera dans les mémoires. » Dans une tribune parue dans Télérama, le philosophe écolo Dominique Bourg ne mâche pas ses mots, au sujet d’une campagne présidentielle qu’il juge profondément creuse. « Les sujets les plus importants – écologie et inégalités – ne sont pas évoqués, et ceux qui le sont le sont faussement », tranche-t-il. « Comment comprendre que 94% des Français se disent inquiets du climat et que ce dernier, à l’instar des autres sujets écologiques, brille par son absence dans cette campagne ? » Les propositions et les idées ont laissé place à un « concours d’ignominies et de dénis cumulés » – l’obsession du grand remplacement en est le meilleur exemple. Les candidats passent plus que jamais leur temps à s’écharper sur des fantasmes et des petites phrases.

 

Edgar Morin : “Tout doit être repensé, mais tout est impensé ou mal pensé”

C’est aussi le constat délivré par le philosophe centenaire Edgar Morin, dans un entretien accordé à L’Obs. La campagne « se déroule dans le contexte d’une dégradation du débat public, où les arguments disparaissent au profit des dénonciations ; où les réfutations sont remplacées par des réquisitoires ; où les interrogations et les doutes sont répudiés comme des dénégations ; où le vocabulaire est de plus en plus déphasé par rapport à la réalité, elle-même remplacée par une réalité imaginaire peuplée de complotistes, d’islamo-gauchistes, de populistes, voire de fascistes ; où les jugements d’autorité empêchent toute controverse ; où les excès des humilié(e)s et offensé(e)s sont mis en relief pour occulter les racismes et les suprémacismes qui les ont provoqués. » Et de conclure, avec un certain pessimisme : « Tout est incertain, mais le péremptoire s’impose. Tout est complexe, mais le manichéisme règne. »

 

Stéphanie Roza : “Même s’il y avait unité, la gauche ne pourrait l’emporter”

En dépit de la poussée réalisée par Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, qui devance désormais Valérie Pécresse selon certaines enquêtes d’opinion, la victoire semble se jouer entre Emmanuel Macron et l’un des deux candidats d’extrême droite. Dans un entretien pour Ouest-France, la philosophe Stéphanie Roza revient sur cet effondrement de la gauche. « Il y a la faiblesse historique du nombre de voix de gauche », observe-t-elle. Et ce, pour plusieurs raisons. « Il y a un écrasant poids des abstentionnistes dans l’électorat populaire », socle traditionnel de la gauche, « mais il y a aussi une part importante d’électeurs populaires qui votent pour l’extrême droite et la droite désormais ». La gauche ne semble pas croire à sa victoire, « ce qui favorise les disputes, les désaccords et le fait que chaque candidat joue sa partie ». Cette absence de « dynamique de prise du pouvoir » exacerbe les « vraies lignes de clivages, sur des questions de laïcité, sur le nucléaire ou encore sur l’Europe, qui restent importantes entre les candidats ». Sans passionner les électeurs.

 

Annie Ernaux : “C’est un devoir de prendre position”

La perspective d’une défaite n’empêche pas l’écrivaine Annie Ernaux de s’engager en faveur de Jean-Luc Mélenchon, comme elle l’explique dans un entretien publié dans Libération. « Dans son programme, que j’ai lu attentivement, il y a des propositions qui me paraissent essentielles. L’idée de collectif, le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), le partage des richesses, l’organisation du travail. Et il y a plus que tout cette fameuse mesure de changer de république. [Elle élève la voix] Je ne veux plus de cette putain d’élection présidentielle ! […] Globalement, je vois un homme cultivé, avec une vision de l’histoire et ressenti comme quelqu’un de solide. »

 

Bruno Latour : “La France ne peut pas se permettre de perdre cinq ans de plus : nous devons changer de cap dès 2022”

Le philosophe et sociologue Bruno Latour a fait un autre choix : il apportait, il y a peu, son soutien à Yannick Jadot, le candidat d’EELV dans une tribune consignée avec Emanuele Coccia, Gilles Clément, Vinciane Despret, Marielle Macé, Camille de Toledo, et Cédric Villani, parue dans L’Obs. « Les forces politiques qui se sont succédé à la tête du pays depuis des décennies ont échoué. Les promesses non tenues, la collusion des dirigeants avec les lobbies, l’épuisement des idéologies héritées du siècle passé ont affaibli les forces de l’espoir et nourri celles de la haine. » Et de conclure : « Le temps de l’écologie est venu », non seulement pour sauver la planète mais pour répondre aux exigences de notre époque : « Solidarité, défense des services publics, de la culture, renforcement de la démocratie et dépassement du présidentialisme ».

 

Raphaël Llorca : “Le travail de sape de l’extrême droite consiste à dire que l’ordre dominant n’est pas la droite, mais la gauche”

Si la gauche est en perte de vitesse, l’extrême droite et la droite extrême monopolisent l’essentiel des débats de la campagne. Marine Le Pen et Éric Zemmour, par-delà leur opposition, participent d’un même mouvement de glissement du champ politique, comme le décrypte le philosophe Raphaël Llorca dans un entretien pour Le Monde. « L’extrême droite impose des mots, des raisonnements, des images qui ont infiltré les têtes », souligne-t-il. « Au-delà de la question électorale, Zemmour et Le Pen sont deux pièces qui se renforcent mutuellement. Ils portent un même combat, qui est celui de l’extrême droite. » Leurs communications, opposées, se complètent : « Marine Le Pen est centripète, elle va de la marge vers le centre. Éric Zemmour est centrifuge, il cherche à radicaliser les 43% de Français qui s’estiment ni modérés, ni radicaux. Il est d’autant plus fort que Le Pen est dédiabolisée, puisqu’il se présente comme le vrai nationaliste. »

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