Pour ou contre l’uniforme ?
Faut-il introduire la « tenue unique » dans les écoles françaises ? Le débat fait rage depuis que l’exécutif a émis l’idée et lancé des expérimentations dans certains établissements volontaires. Tour d’horizon des « pour » et « contre » l’uniforme.
Pour l’uniforme
Favoriser l’égalité. C’est sans doute l’argument le plus fréquent : l’uniforme permettrait de gommer les différences entre les élèves, en particulier les différences de niveau de vie. L’uniforme serait donc un remède contre les expressions du mépris de classe dans le cadre scolaire, entre les élèves qui peuvent s’acheter certains vêtements et ceux qui ne le peuvent pas. Une proposition de loi de 2015 pour l’instauration de l’uniforme le formulait en ces termes : « Il s’agit, d’abord, d’un facteur d’égalité, qui aplanit symboliquement les différences sociales nées des inégalités de revenus des parents. »
Lutter contre le harcèlement. Le vêtement – qu’il révèle la classe sociale, la confession religieuse, l’appartenance à un sous-groupe culturel ou qu’il soit la manifestation travaillée d’une individualité singulière – peut être un facteur de discrimination et de harcèlement. L’uniformisation du vêtement permettrait de désamorcer cette logique.
Garantir la laïcité. C’est aussi un argument avancé : l’uniforme efface les distinctions vestimentaires religieuses, ce qui permettrait d’assurer la neutralité de l’environnement scolaire en matière de foi. « Alors que le vêtement s’érige en symbole du prosélytisme religieux ou du consumérisme victorieux, la réintroduction de l’uniforme scolaire permettrait de lutter […] contre l’obscurantisme », écrivait Julien Damon dans « Réintroduire l’uniforme à l’école » (in : Quelle bonne idée !, 2018) Cette exigence de laïcité est souvent liée, comme dans le projet de loi déjà cité, à la lutte contre le « communautarisme ».
Créer un esprit de corps. L’uniforme est réputé favoriser l’identification entre les élèves et l’institution où ils sont scolarisés, ainsi que l’esprit d’équipe, la cohésion, entre les élèves. Plus globalement – lorsque l’uniforme n’est pas propre à chaque établissement mais est au contraire un « habit unique » –, il est censé favoriser le sentiment d’appartenance à la communauté nationale, au-delà des différences individuelles et communautaires. C’est ce que soulignait notamment le philosophe Régis Debray auditionné par le Sénat en 2023 : « Je note que l’uniforme scolaire n’est pas ressenti par les élèves comme une brimade, mais qu’il engendre un sentiment d’appartenance pouvant même aller jusqu’à une certaine fierté. »
La proposition de loi du Rassemblement national a été rejetée à l’Assemblée mais le débat sur le port de l’uniforme à l’école perdure. Pour Benjamin Simmenauer…
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