Aller au contenu principal
Menu du compte de l'utilisateur
    S’abonner Boutique Newsletters Se connecter
Navigation principale
  • Le fil
  • Archives
  • En kiosque
  • Dossiers
  • Philosophes
  • Lexique
  • Citations
  • EXPRESSO
  • Agenda
  • Masterclass
  • Bac philo
 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
rechercher
Rechercher

Des manifestants tiennent des pancartes représentant la Première ministre Elisabeth Borne (G) et le président Emmanuel Macron sur la place de la République, à Paris le 21 mars 2023. © Ludovic Marin/AFP

“Macron t’es pas gentil”

Victorine de Oliveira publié le 22 mars 2023 3 min

Comment se faire entendre du pouvoir quand il fait la sourde oreille ? Dans son billet du jour, Victorine de Oliveira rend compte de l'atmosphère politiquement électrique des rues de Paris, à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites.


« Cela fait désormais quelques jours qu’une odeur de brûlé flotte dans la capitale. Lundi soir, les poubelles renversées dont s’échappaient quelques flammèches, notamment dans le quartier d’Opéra, donnaient à la ville un petit air de Gotham City. Jusque-là bien alignés sur les trottoirs, quitte à former d’étranges sculptures in progress, les sacs d’ordures gisaient éventrés sur la chaussée, étalant leur contenu de façon presque obscène. Une motion de censure rejetée à neuf voix près par l’Assemblée nationale, et la mobilisation contre le projet de loi de réforme des retraites a pris un nouveau tour.Pédalant par hasard rue de Rivoli le même jour, le long du Louvre, je tombe sur un cortège spontané de quelques centaines de manifestants, avançant d’un air déterminé. Lorsqu’on demande dans quelle direction, une jeune femme répond : “Rendez-vous à Saint Michel !” Mais quelques pas plus loin, le cortège bifurque vers la place de la République, soit complètement à l’opposé. Les informations sont visiblement flottantes. Seule certitude : le désir de revanche et la colère.

Hier soir, place de la République, justement, après la dispersion d’un rassemblement encadré par les syndicats, la tension se mesurait aisément au taux de gaz lacrymogène qui saturaient l’air. Même à distance des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, on est pris à la gorge. Quelques personnes s’appuient contre un mur, saisies d’une toux violente, voire de vomissements. On n’en mène pas large non plus, la vue brouillée par les larmes, et on se maudit un peu de n’avoir sur soi qu’un pauvre foulard à poser sur la bouche et le nez.

La suite ressemble à un classique jeu de chat et de la souris entre manifestants qui se tiennent à bonne distance d’un cordon de gendarmes mobiles positionnés rue du Faubourg-du-Temple, et quelques charges relativement molles de ces derniers, qui les repoussent d’à peine une dizaine de mètres. Quelques grenades de désencerclement éclatent, on voit des projectiles voler en cloche, difficiles à identifier. Une poubelle brûle à l’angle, sans que personne n’y prête vraiment attention.

L’air est connu, mais on ne l’avait que peu entendu depuis le début de la mobilisation, qui semblait s’engager sur des rapports plus fluides avec les forces de l’ordre. Son retour annonce un pourrissement, entretenu par les petites phrases dont Emmanuel Macron a le secret. La dernière en date, lâchée le soir même face à des parlementaires de la majorité invités à l’Élysée et rapportée par Libération : “La foule” qui manifeste n’a “pas de légitimité face au peuple qui s’exprime souverain à travers ses élus”. Et de préciser : “L’émeute ne l’emporte pas sur les représentants du peuple.”

Difficile de dire s’il s’agissait d’une réponse directe, mais la statue de la République affichait un graffiti incongru hier soir, qui tranchait avec les “Mort au roi” et autres traditionnels “ACAB” qui ornaient les murs alentour : “Macron t’es pas gentil.” Pas besoin de mobiliser Machiavel, Hobbes ou Marx pour savoir que la gentillesse n’a pas vraiment sa place en politique. Néanmoins, ce constat presque enfantin résume le fossé séparant la majorité des revendications de la rue, qui ne sait même plus quel slogan brandir pour se faire entendre. Il ne s’agit pas juste de deux années de cotisation de plus ou de moins, mais d’un épuisement général face auquel le président fait la sourde oreille en brandissant l’argument de la “nécessité” et en déplorant une difficulté à regarder la réalité en face. Sur France 2 et TF1 au JT de 13h, Emmanuel Macron pointait également du doigt “des factions et des factieux”. Mais pas sûre que le grand méchant loup soit celui que l’on croit.. »

Vous pouvez également retrouver nos billets dans votre boîte aux lettres électronique en vous abonnant gratuitement à notre infolettre quotidienne.

Expresso : les parcours interactifs
Comment apprivoiser un texte philosophique ?
Un texte philosophique ne s’analyse pas comme un document d’histoire-géo ou un texte littéraire. Découvrez une méthode imparable pour éviter le hors-sujet en commentaire ! 
Découvrir Tous les Expresso
Sur le même sujet
Article
9 min
Jean-Claude Monod : “Macron, c’est l’Université en mode start-up”
Marius Chambrun 22 février 2022

Dans un discours prononcé le 13 janvier dernier à l’occasion du 50e anniversaire du congrès de la Conférence des présidents d’université, Emmanuel…

Jean-Claude Monod : “Macron, c’est l’Université en mode start-up”

Article
2 min
De la philosophie à l’économie : Emmanuel Macron, ex-ministre
30 août 2016

[Actualisation: Emmanuel Macron a été désigné pour affronter Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2017] Emmanuel Macron a…

De la philosophie à l’économie : Emmanuel Macron, ex-ministre

Article
4 min
L’art oratoire d’Emmanuel Macron
Nicolas Tenaillon 10 novembre 2021

Le discours du 9 novembre 2021 du président de la République était attendu et dénoncé à l’avance par ses adversaires politiques comme une prise de…

L’art oratoire d’Emmanuel Macron

Article
3 min
La réforme des retraites est-elle juste ?
Michel Eltchaninoff 19 mars 2023

La réforme des retraites est souvent abordée sous l’angle de catégories concernées : jeunes actifs, préretraités, femmes… Mais si on lui…

La réforme des retraites est-elle juste ?

Le fil
4 min
François Morel-Victorine de Oliveira : brèves de comptoir
Victorine de Oliveira 26 novembre 2020

Toute la semaine, Philosophie magazine paie sa tournée. Nous vous proposons chaque jour des extraits du livre Au comptoir des philosophes, de François Morel et…

François Morel-Victorine de Oliveira : brèves de comptoir

Article
9 min
“Alice au pays des merveilles” de Lewis Carroll : morceaux choisis
Victorine de Oliveira 01 octobre 2021

Dans le cadre de notre numéro « Peut-on changer de logique ? », nous publions en cahier central des extraits du célèbre conte pour…

“Alice au pays des merveilles” de Lewis Carroll : morceaux choisis

Article
4 min
Blaise Pascal, pensées de l’in-fini
Victorine de Oliveira 15 février 2023

Pascal fête cette année ses 400 ans. Pourquoi ses Pensées résonnent-elles encore à notre époque ? Peut-être est-ce, comme le souligne…

Blaise Pascal, pensées de l’in-fini

Le fil
1 min
Victorine de Oliveira : “Apprendre à faire dialoguer différentes instances en soi”
29 septembre 2023

« Peut-on être en accord avec soi-même ? » C’est la question qui anime notre dossier du mois. Notre journaliste Victorine de Oliveira était…

Victorine de Oliveira : “Apprendre à faire dialoguer différentes instances en soi”

À Lire aussi
Marre des retraités égoïstes
Par Jackie Berroyer
septembre 2012
Référendum : faut-il avoir peur du peuple ?
Référendum : faut-il avoir peur du peuple ?
Par Cédric Enjalbert
octobre 2023
Pourquoi “le peuple” n’existe pas
Pourquoi “le peuple” n’existe pas
Par Ariane Nicolas
novembre 2020
  1. Accueil-Le Fil
  2. Articles
  3. “Macron t’es pas gentil”
Philosophie magazine n°178 - mars 2024
Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
Avril 2024 Philosophe magazine 178
Lire en ligne
Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
Réseaux sociaux
  • Facebook
  • Instagram
  • Instagram bac philo
  • Linkedin
  • Twitter
Liens utiles
  • À propos
  • Contact
  • Éditions
  • Publicité
  • L’agenda
  • Crédits
  • CGU/CGV
  • Mentions légales
  • Confidentialité
  • Questions fréquentes, FAQ
À lire
Bernard Friot : “Devoir attendre 60 ans pour être libre, c’est dramatique”
Fonds marins : un monde océanique menacé par les logiques terrestres ?
“L’enfer, c’est les autres” : la citation de Sartre commentée
Magazine
  • Tous les articles
  • Articles du fil
  • Bac philo
  • Entretiens
  • Dialogues
  • Contributeurs
  • Livres
  • 10 livres pour...
  • Journalistes
  • Votre avis nous intéresse