Les stratégies philosophiques pour faire face au vieillissement
Certains cherchent la tranquillité du corps et de l’esprit, dans laquelle ils voient une sorte d’éternité accessible sur Terre, tandis que d’autres font le pari que la dépense d’énergie amène l’être humain à traverser l’épreuve du temps. Saurez-vous trouver votre voie ?
La stratégie de l’économie des forces
La voie de l’ascèse
Zhuangzi (v. 368-288 av. J.-C.), penseur auquel est attribué le plus important corpus du taoïsme, enseigne que l’homme « va se heurtant et s’usant contre les choses, s’épuisant en un galop que personne ne peut arrêter ». C’est que la volonté insatiable malmène le corps, là où la longévité s’obtient grâce à une alimentation légère et à la pratique du coitus interruptus.
La voie de l’habitude
Réveil à 5 heures du matin (« Il est temps », lui dit son valet), thé léger, pipe, enseignement le matin, repas unique à 13 heures en compagnie de quelques amis, promenade, travail jusqu’à 22h45 dans une pièce chauffée à 23°C, coucher : telle est la journée type d’Emmanuel Kant dans la Prusse du XVIIIe siècle – il vivra 79 ans en bonne santé et écrira ses œuvres majeures après ses 50 ans.
La stratégie de la sublimation
La voie du retrait studieux
Blessé quatorze fois durant la Première Guerre mondiale, Ernst Jünger, après avoir testé toutes les drogues, est mort à 102 ans, en 1998. Son secret : vivre retiré en Haute-Souabe dès 1950, en se consacrant à l’entomologie, à l’étude des classiques gréco-latins et à l’écriture. « Ici, en Haute-Souabe, on parvient encore à ce que j’appelle “rattraper le silence” : condition qui doit être remplie afin qu’il s’étende », écrit-il dans le premier volume de son monumental Journal commencé pour ses 70 ans.
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