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Le dancefloor vide du Petit Palace, fermé à cause du Covid-19. © Adrien Vautier /Le Pictorium/Maxppp

Contrepoint

La fête est finie ?

Victorine de Oliveira publié le 18 septembre 2020 3 min

Inutile, superficielle, subversive, voire dangereuse : la fête a toujours eu mauvaise presse, du moins auprès des pouvoirs publics. Depuis que la pandémie de Covid-19 a gagné la France, on la suspecte de participer à la propagation du virus, sans doute à juste titre. Fermés depuis le mois de mars, les clubs et discothèques ne rouvriront probablement pas avant le printemps 2021. Entre-temps, des alternatives se sont mises en place, entre clandestinité et virtualité. La preuve que danser, se rassembler, écouter de la musique manque. Qu’est-ce qui fait de la fête un temps de décompression essentiel  à nos vies ? En premier lieu, elle nous coupe des contraintes sociales, notamment celles liées au travail : on s’y dépense, mais autrement. Les hiérarchies tombent, la subversion devient de mise. Enfin, elle offre une expérience sensorielle déroutante, à la faveur de la proximité avec les autres et de la prise de substances plus ou moins légales. Après un état des lieux de la fête sous Covid-19, nous avons interrogé le philosophe noctambule Michaël Fœssel sur l’avenir de nos nuits. 

Un nouveau modèle de fête sur Internet

Qu’est-ce qu’une fête réussie ? Peut-être avant tout une bulle spatio-temporelle où l’on oublie de regarder l’heure et le moment de rentrer chez soi. Le confinement l’a montré, ce n’est paradoxalement pas incompatible avec la virtualité. Née avec les apéros virtuels sur les plateformes en ligne Zoom ou Houseparty, ou encore au cours des soirées « L’appart chez moi » lancée par la DJ et activiste Barbara Butch, l’idée de faire la fête sur le Web fait florès. Le festival Burning Man, qui se tient habituellement en plein désert du Nevada (États-Unis) pendant une dizaine de jours, a déplacé les festivités du 30 août au 7 septembre derniers sur une application qui permettait de vivre gratuitement l’expérience en réalité virtuelle. Au programme : plus de 250 DJ, une trentaine de groupes de musique programmés et une cinquantaine d’artistes « exposés ». Saugrenu ? Ce festival est mythique parce qu’il encourage ses participants à une déconnexion totale avec l’extérieur pour expérimenter et repousser leurs propres limites. Or, comme le souligne dans le New York Times Neil Shister, auteur de Radical Ritual: How Burning Man Changed The World (Counterpoint, 2019, non traduit), « quoi d’autre qu’Internet offre des possibilités sans limite, du moins en théorie ? » 

 

Quand la fête traditionnelle résiste

La fête sous contrainte et sans la présence des autres, impensable ? C’est ce que semblent affirmer les centaines de personnes qui se sont rassemblées, notamment au bois de Vincennes aux portes de Paris, lors de plusieurs free parties cet été. La caractéristique de ces fêtes est d’être organisées de façon quasi clandestine : le lieu exact n’est précisé que quelques heures à l’avance, sans qu’aucune demande d’autorisation à la préfecture n’ait été déposée. Dans des friches, en pleine nature, ou dans des squats, les participants y recherchent une liberté totale, qui frôle souvent avec l’illégalité, ainsi que l’inclusivité – pas de physio à l’entrée. La free party mise tout sur la subversivité… jusqu’au danger ? 

 

La voie du compromis

Côté clubs, la fête se réinvente. Plus question de danser frénétiquement collé-serré avec ses voisins. Après six mois rideau baissé, les lieux qui ont obtenu l’autorisation de rouvrir parient ces jours-ci sur la mise en valeur de leurs murs, du moins quand ils le peuvent. C’est le cas du Carmen, en plein cœur de Pigalle à Paris, un ancien hôtel particulier où le compositeur Georges Bizet a écrit l’opéra du même nom. « Comme nous n’avons plus le droit de laisser place à une piste de danse, nous avons réaménagé l’espace avec des canapés et des fauteuils. Nous jouons désormais sur une musique plus calme et des lumières qui mettent en valeur le lieu, avec ses moulures et ses fresques au mur. L’atmosphère est plus feutrée, intimiste. Certes, on n’y fait plus la fête au sens traditionnel. Mais il y a encore quelque chose à expérimenter », plaide Mira Harit, directrice commerciale. Après tout, la fête est aussi une expérience sensorielle. Et si elle trouve un parfait écrin dans la nuit, c’est que la disparition de la lumière du jour met paradoxalement en valeur nos semblables et le monde. C’est la thèse du philosophe Michaël Fœssel, auteur du bel essai La Nuit (Autrement, 2017).

Retrouvez le sens de la fête, avec l’interview de Michaël Fœssel
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