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Couverture et dessins de recherche pour “La Dernière Reine”, scénario et dessin de Jean-Marc Rochette. © Éditions Casterman

Entretien

Jean-Marc Rochette : “Le bonheur au contact de la nature n’est pas aussi inaccessible qu’on le croit”

Jean-Marc Rochette, propos recueillis par Alexandre Lacroix publié le 08 octobre 2022 12 min

Cette semaine, a paru un album que les amateurs de bande dessinée attendaient depuis longtemps : La Dernière Reine (Casterman, 2022), de Jean-Marc Rochette. Une ode à la nature et à la montagne, imaginée depuis une vallée reculée des Alpes. Sublime et vertigineux.

 

Drame hugolien qui entremêle la monstruosité et la passion amoureuse, poursuivant la veine ouverte avec Ailefroide. Altitude 3954 (Casterman, 2018) ou  Le Loup (Casterman, 2020), ce livre est né dans des circonstances exceptionnelles : Jean-Marc Rochette a travaillé à ces planches durant deux années qu’il a passées dans une vallée de l’Oisans, coupée du monde en hiver, plusieurs mois durant, car la route qui y mène n’est pas déneigée. C’est sur cette expérience humaine et artistique hors du commun qu’il revient dans l’entretien qu’il nous a accordé.

 

Vous avez écrit La Dernière Reine dans des conditions particulières. Pouvez-vous évoquer cette genèse ?

Jean-Marc Rochette : J’ai storyboardé le livre à Paris, mais j’ai dessiné les planches de cet album dans une vallée de l’Oisans, où j’ai passé deux hivers coupé du monde. Il n’y avait plus de présence humaine autour de la maison, seulement des traces animales dans la neige. De temps à autre, j’apercevais peut-être dans les lointains une cordée, mais rarement. La civilisation n’était pas très éloignée – la portion de route non déneigée n’excédait pas les six ou sept kilomètres. Et pourtant, on se sentait très loin de tout. Cet isolement s’accompagne d’un niveau de concentration élevé, mais aussi d’un sentiment de responsabilité physique permanente. S’il vous arrive quoi que ce soit durant une tempête, vous vous coupez avec un couteau de cuisine, vous vous cassez une jambe en tombant dans les escaliers, on ne viendra pas vous chercher. Il en découle une acuité jusque dans les gestes les plus infimes du quotidien. On retrouve une certaine animalité, dans la mesure où les animaux font très attention à ne pas se blesser – ils vivent sans jamais compter sur la médecine extérieure. Ensuite, c’était un peu comme être enfermé dans un monastère pour écrire un livre. Il n’y avait pas d’interférences – pas de cinémas, pas de restaurants… Le rythme était donné par le lever, les repas. Par la nature. Néanmoins, quand le temps le permettait, j’allais faire de grandes balades, je partais skier sur des pentes vierges, je voyais des renards et des chamois. Ces journées-là étaient intégralement gracieuses, beaucoup plus qu’une virée dans une station de ski ou une soirée au cinéma à Paris. Il y avait une magie. La nature représente une beauté inhérente, mais qui se paie aussi par une légère peur. Il y a toujours un risque d’avalanche ou d’accident. La nature sauvage est belle mais indifférente à notre sort.

“La nature sauvage est belle mais indifférente à notre sort” Jean-Marc Rochette

 

N’y a-t-il pas un risque de trop travailler dans de telles conditions ? D’être frappé du syndrome de Pénélope, de faire et défaire son ouvrage, parce qu’on a trop de temps et aucune urgence ?

J’ai un système de travail très au point, grâce auquel je sais ce que je dois faire à chaque étape. Je n’ai pas trop de possibilités de m’égarer. J’écris, je storyboarde, je dessine, et ne suis jamais dans l’excès de peaufinage. La bande dessinée n’est pas sans lien avec le travail d’enluminure des moines copistes. C’est besogneux. Une certaine lenteur convient à cet art. Dans l’écriture, il est possible d’avoir des fulgurances. Mais dans le dessin, il n’y en a plus – il s’agit de tenir son cap. Il faut être dans une sorte de liberté, mais une liberté laborieuse. Par exemple, il est indispensable qu’un personnage se ressemble du début à la fin. Il n’est donc pas possible d’exploser en cours de route.

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