Frühjahrsmüdigkeit
Langue d’origine : allemand
Chaque année, au début des beaux jours, un grand nombre d’Allemands est frappé de Frühjahrsmüdigkeit – littéralement la « fatigue du printemps ». « La nature commence à se réveiller. […] Les premières plantes s’élèvent après les longs mois d’hiver. Seul l’homme souffre d’épuisement, d’une baisse de ses performances et d’une irritabilité exacerbée », résume l’écrivain Hans W. Wiena dans 12x Fit fürs ganze Jahr (« 12x. En forme pour toute l’année », 2022). Pour certains de nos voisins d’outre-Rhin, le début du printemps n’est pas le temps d’une vitalité retrouvée mais d’un amoindrissement de soi. Un moment d’« apathie », de « manque de dynamisme ». Allergies, perturbation des rythmes de sommeil, modification de l’alimentation, rééquilibrages hormonaux… Toutes ces causes semblent brosser de l’humain le portrait d’un être hypersensible aux changements et aux inflexions périodiques du devenir. La réalité même de cette lassitude printanière a cependant été remise en question. Si nous, Français, ignorons presque complètement cette pathologie saisonnière, n’est-ce pas que son existence repose sur le simple fait qu’elle porte un nom ? « Le concept de Frühjahrsmüdigkeit devient un alibi » pour toutes les petites faiblesses que nous aurions oblitérées à d’autres moments, concède d’ailleurs Wiena.
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