Hors-série "IA, le mythe du XXIe siècle"

Fonctionnalisme vs. connexionnisme

publié le 09 mai 2023 3 min

Nés à peu près au même moment, connexionnisme et fonctionnalisme sont les deux grandes branches de l’IA. Souvent en concurrence, leurs approches sont de plus en plus considérées comme complémentaires.



Connexionnisme : les neurones « transistors »

Dans la seconde moitié du XXe siècle s’impose l’idée que le cerveau est composé de neurones qui reçoivent les signaux électriques des neurones voisins et qui, en fonction de leur intensité, envoient (ou pas) à leur tour un signal. La pensée est-elle autre chose que le produit émergeant de ces interactions  Pourquoi ne pas imaginer des réseaux de « neurones formels », selon l’expression de Warren McCulloch et Walter Pitts dans « A Logical Calculus of the Ideas Immanent in Nervous Activity » (1943). Le comportement des neurones apparaît bientôt semblable à celui des transistors électriques inventés en 1947. D’où l’idée de reproduire le cerveau humain avec un réseau de neurones « transistors ». L’une des branches de l’IA est née : le connexionnisme, qui se concentre sur la structure en réseau du « support » rendant possible la pensée. Frank Rosenblatt développe ainsi en 1957 le Perceptron, « première machine à penser comme les humains » et première machine neuromimétique à deux couches, considérant que « le cerveau peut être apparenté à un calculateur numérique consistant en 10 milliards de relais appelés neurones ». L’objectif – indiqué par le nom même de la machine – n’est pas la simulation des facultés cognitives supérieures, mais plutôt de faire émerger de la pensée dans ses formes les plus simples (perception, sensation) à partir d’un ensemble d’interactions sous-jacentes. Vivement critiqué, notamment par Minsky, le connexionnisme connaît un certain déclin avant d’être relancé à partir des années 1980, avec les travaux de John Hopfield et la publication de Parallel Distributed Processing d’Everett Rumelhart et James McClelland.

Expresso : les parcours interactifs
Aimer sa moitié avec le Banquet
On dit parfois que la personne aimée est « notre moitié », celui ou celle qui nous complète. L'expression pourrait trouver son origine dans le mythe des androgynes, raconté dans le Banquet de Platon ! Découvrez ce récit fascinant.
Sur le même sujet





Article
8 min
Slavoj Žižek

La télépathie, un fantasme de science-fiction ? Non, une réalité si l’on en croit les dernières expériences sur la connexion cerveau-machine menées notamment par la société Neuralink d’Elon Musk. Mais au prix de dangereuses confusions…



Article
4 min
Stefan Lorenz Sorgner

Un employé de Google, Blake Lemoine, affirmait récemment que LaMDA, une intelligence artificielle, avait développé une conscience. Possible,…

LaMDA : l’avènement d’une IA consciente ?