Dante, philosophe
Dante Alighieri, poète et… philosophe ? Assurément. À l’occasion des sept cents ans de sa mort, nous vous proposons une exploration philosophique de l’auteur de la Divine Comédie. De l’amour à la vertu, le « père de la langue italienne » montre que la pensée ne se déploie véritablement que lorsqu’elle est collective.
L’homme qui nous a légué la Divine Comédie n’est pas un penseur comme les autres. S’il vient à la philosophie, c’est d’abord pour des raisons personnelles, notamment pour chercher la consolation après la mort de Béatrice, l’amour de sa vie – en lisant le néoplatonicien Boèce (480-524, notamment auteur de La Consolation de philosophie) ainsi que le Lælius de Cicéron. « Boèce et Cicéron m’initièrent dans l’amour, c’est-à-dire dans l’étude, de cette très-noble Dame, la Philosophie. » La philosophie de Dante ne prend pas la forme de traités. Elle s’exprime à la première personne. « Parfois, nous dit Augustin, il est légitime de parler de soi, […] lorsque c’est utile pour les autres. » Dante inaugure un glissement qui, à l’aube de la Renaissance, libère la philosophie de l’emprise scolastique et religieuse. Une véritable philosophie laïque est en train de voir le jour.
Platon : l’amour
Dans l’œuvre de Dante, la référence à Platon est à la fois évidente et ambiguë. Le Banquet (1304-07) de Dante est une énième reprise de celui de Platon. Paradoxalement, le sujet n’est pas l’amour, alors même que, comme chez Platon, l’amour – celui pour Béatrice – est conçu par Dante comme une porte vers l’absolu et la vérité. Dante est imprégné de ce fond platonicien. Cependant, note Émile Beaussire (1824-1889), « de Platon, il ne paraît avoir lu que le Timée, qu’il ne cite que pour le combattre ». Le père de la tradition occidentale est d’ailleurs placé aux Enfers, comme l’ensemble des philosophes païens… Le rapport de Dante à Platon est flottant et indirect. « On reconnaît, dans l’esprit même de sa philosophie, une sorte de platonisme inconscient », résume Beaussire.
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