Chute de Rome et Cité de Dieu

Mathilde Lequin publié le 2 min

En 410, Rome est mise à sac par le barbare Alaric. Certes, la ville qui fut la « capitale du monde » (caput mundi) n’est alors plus que l’ombre d’elle-même – le centre du pouvoir s’étant déplacé à Constantinople. Mais la chute de la cité, pillée trois jours durant, symbolise la fin d’un monde, traumatisante pour tous les citoyens romains, au premier rang desquels saint Augustin.

Car les chrétiens, dont la religion est devenue celle de l’Empire trente ans plus tôt, sont tenus pour responsables de la catastrophe. Les voici accusés d’avoir suscité la vengeance des dieux… Depuis Hippone, cité d’Afrique dont il est l’évêque, Augustin va donner un sens aux affres du présent, en opposant à la temporalité du monde l’éternité du royaume de Dieu. Que l’on soit croyant ou athée, sa méditation sur la relativité du temps humain n’a rien perdu de son actualité.

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