Barbie. Le physique métaphysique
Désormais, la célèbre poupée sera dotée de rondeurs. Mais donner des formes à cette figurine de pure forme, n’est-ce pas faire d’elle une beauté humaine, trop humaine?
Pourquoi est-il impossible de se transformer en Barbie ? Comment se fait-il que les idolâtres qui s’y essaient finissent, immanquablement, défigurées ? À quel feu se brûlent-elles ? À quel mystère de la poupée Barbie doivent-elles un échec si cuisant ? Pourquoi ce châtiment ? Barbie n’est-elle pas une jeune femme comme les autres, dont on aurait juste affirmé la minceur, dessiné le sourire, estompé les orifices ?
En réalité, Barbie n’a pas de corps. L’ovale de son visage est une synthèse. Son sourire est une moyenne. Son cou n’est qu’un calcul. Ses gestes sont arithmétiques et ses cheveux relèvent de la moumoute amovible… Si elle est désincarnée, c’est qu’elle est abstraite. Si elle est trop mince, c’est qu’elle est sans épaisseur. Les humains sont des boyaux fagotés autour d’un rêve ; Barbie n’est qu’une enveloppe qui enserre une idée. Barbie n’est pas une figure. C’est une figurine. Il est impossible de l’imiter, car il n’y a rien à imiter. La poupée Barbie est un rêve de plastique, tout comme les sculptures antiques sont des rêves de pierre qui baignent dans la géométrie. Figée parce qu’immuable, transparente et inaltérable, Barbie est une pure forme, c’est-à-dire une forme qui n’a pas de formes. Barbie, c’est un physique métaphysique.
Faites-vous primer le désir comme Spinoza, la joie à l'instar de Platon, la liberté sur les pas de Beauvoir, ou la lucidité à l'image de Schopenhauer ? Cet Expresso vous permettra de le déterminer !
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