Avions et sous-marins en 1622
« Nous imitons le vol des oiseaux et pouvons, dans une certaine mesure, voler dans les airs. Nous avons des navires et des bateaux pour aller sous l’eau… » Francis Bacon, “La Nouvelle Atlantide”
S’il fallait une exception à la règle d’or selon laquelle aucune utopie n’est conçue pour exister, on la trouverait chez Sir Francis Bacon dont La Nouvelle Atlantide présente la figure unique d’une chimère adorable – et surtout visionnaire. C’est en 1622, dans l’Angleterre postélisabéthaine, sous la plume divinatoire d’un ancien grand chancelier corrompu, convaincu d’homosexualité, exclu de toute fonction publique, mis à l’amende, écœuré par sa propre disgrâce, que furent imaginées, sinon conçues, toutes les prouesses techniques des quatre siècles à venir.
Dans l’île de Bensalem (un paradis terrestre qu’aucune carte n’indique) se niche la Maison de Salomon, « plus noble fondation qui fût jamais sur terre », exclusivement consacrée à « l’étude des œuvres et des créations de Dieu », chargée de recueillir la lumière en quelque partie du globe qu’elle croisse, régulièrement alimentée par deux navires qui sillonnent le monde à la recherche des dernières merveilles de la technique, et dont le seul but est de « connaître les causes et le mouvement secret des choses et de reculer les bornes de l’esprit humain en vue de réaliser toutes choses possibles ». De fait : parmi les richesses incalculables de la Maison de Salomon se trouvent, entre autres, des prothèses auditives (« certains outils capables de seconder l’ouïe : posés sur l’oreille, ils augmentent grandement la capacité auditive »), des OGM (« des plantes rendues, à force d’art, plus grandes qu’il n’est dans leur nature »), des microscopes de pointe permettant « de voir des objets minuscules de façon distincte et parfaite », des sous-marins (appelés « navires et bateaux pour aller sous l’eau ») et même des aéroplanes (« nous imitons le vol des oiseaux et pouvons voler dans les airs ») alimentés par… de l’électricité (des « instruments qui produisent de la chaleur par leur seul mouvement »).
Faites-vous primer le désir comme Spinoza, la joie à l'instar de Platon, la liberté sur les pas de Beauvoir, ou la lucidité à l'image de Schopenhauer ? Cet Expresso vous permettra de le déterminer !
Et si le travail du peintre était de saisir l’invisible ? Gilles Deleuze soutient ce point de vue dans Logique de la sensation, son essai sur Francis Bacon. Réflexions autour d’un panneau de Triptych, peint en 1970.
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