Amazon au-dessus de Paris
Amazon annonce l’ouverture de son premier centre de recherche et de développement en France. Une équipe composée d’une douzaine d’ingénieurs en informatique aura pour mission d’avancer sur le projet « Prime Air » de la firme américaine.
Sous ce nom se cache une ambition : assurer prochainement la livraison de leurs produits dans un délai de trente minutes maximum « par le biais de véhicules aériens autonomes, également appelés drones ». Les ingénieurs devront plancher sur la création d’un logiciel de gestion du trafic de ces engins volant à basse altitude, afin d’en assurer l’efficacité mais aussi la sécurité. Car la législation limite actuellement beaucoup l’usage des drones. Notamment interdit « au-dessus de l’espace public en agglomération », il doit rester dans un rayon de 200 mètres du pilote.
« le logiciel de gestion du trafic des drones viendra compléter le dispositif de contrôle du trafic aérien existant, et permettra d’intégrer des drones volant dans l’espace aérien au-delà du champ de vision de manière sécurisée. Il permettra d’effectuer des opérations de drones à basse altitude en toute sécurité en fournissant un accès à l’espace aérien et au geofencing ; d’identifier et de séparer le trafic aérien en temps réel ; de planifier des vols intégrant la gestion des imprévus et le contournement des fortes intempéries. »
Pourquoi l’extension du domaine des drones est-elle si redoutable ? Comme nous le montrions, il n’est pas seulement là question de sécurité. En réalité,
« ces drones s’arrogent un pouvoir assez singulier, et dont la portée dépasse le simple voyeurisme – ils réalisent des vidéos. Ils effectuent des captations, récupèrent des traces. Or, dans l’état de droit, la puissance publique prétend, comme le montre Derrida dans De la grammatologie, exercer un certain contrôle de l’écriture, au sens le plus large du terme – les inscriptions qui sont réalisées et mises en circulation ne sont pas censées lui échapper complètement. En effet, l’écriture n’est pas neutre mais établit des rapports de domination. […] Survoler une capitale, une centrale nucléaire, une base militaire, et filmer, c’est remettre en cause la capacité de l’État à maîtriser les traces et à être souverain sur son territoire. »
Et si en créant son propre logiciel de gestion du trafic complétant « le dispositif de contrôle du trafic aérien existant », Amazon concurrençait réellement la souveraineté de l’État sur le contrôle de l’écriture, des inscriptions sur le territoire français, s’emparant du territoire en s’emparant de la carte ?
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