Allons-nous remplacer les engrais par des sols électriques ?

Une croissance 50 % plus rapide : c’est ce que promettent, dans une étude récente, les inventeurs d’un « eSol » – un substrat permettant la stimulation électrique des végétaux. L’idée, en réalité, n’est pas si neuve…

Et si, pour améliorer les rendements agricoles, on les stimulait avec des courants électriques ? Cette idée apparemment saugrenue suscite depuis quelques années un vif intérêt parmi les chercheurs. Le « sol électrique » imaginé par les auteurs d’une nouvelle étude récemment parue dans la revue PNAS en est le dernier exemple.

L’idée d’une stimulation électrique des végétaux, en apparence novatrice, est en réalité une idée ancienne, presque autant que les premières avancées de la science moderne en matière d’électricité. Des expériences sont réalisées au Royaume-Uni au XVIII^e siècle par un certain docteur Maimbray devant la Royal Society de Londres, qui semblent montrer que des myrtes électrifiés développent de nouvelles branches et de nouveaux bourgeons. L’électroculture est née. L’idée gagne peu à peu en notoriété. En France, l’abbé physicien Jean Antoine Nollet mentionne les expériences de Maimbray et en réalise d’autres, qui semblent indiquer que « la vertu électrique favorise ou hâte la végétation », qu’elle permet d’obtenir une croissance « constamment accélérée », comme il l’écrit dans ses Recherches sur les causes particulières des phénomènes électriques, et sur les effets nuisibles ou avantageux qu'on peut en attendre (1749).