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(cc) Andrew Magill / Flickr

International

1% de la population détient près de la moitié de la richesse mondiale

publié le 09 juin 2016 3 min

Un rapport publié mardi 7 juin 2016 par un cabinet de conseil américain fait le point sur la richesse privée dans le monde... et sur son partage très inégal. Où l’on apprend que près de la moitié de la fortune dans le monde est détenue par seulement 1% de la population.

Ils ne représentent que 1% de la population, mais ils se partagent près de la moitié de la richesse mondiale. Selon le rapport annuel du cabinet de conseil américain Boston Consulting Group sur la richesse privée dans le monde, le nombre de millionnaires a augmenté de 6 % en 2015, pour atteindre le chiffre de 18,5 millions. Ils détiennent 47% de la richesse accumulée sur le globe en revenus, dépôts bancaires ou titres boursiers. La France compte, pour sa part, 445 000 foyers millionnaires.

La tendance n’est pas nouvelle, même si « La progression de la richesse privée mondiale a perdu de la vitesse en 2015 notamment dans les marchés développés », selon le rapport du BCG. Le philosophe et sociologue Christian Laval, coauteur de Commun (La Découverte, 2014) avec Pierre Dardot, soulignait dans un dossier consacré au « scandale de l’inégalité » qu'entre « 1960 et 2000, la part du revenu mondial qui va aux 20 % les plus riches de la population est passée de 70 % à 90 %. Celle qui va aux 20 % les plus pauvres a baissé de 2,3 % à 1 % (1). Les deux dernières décennies du XXe siècle ont été marquées par un renversement des tendances à l’égalisation des revenus et des conditions de vie, liées aux dispositifs de l’État social. En France, la part du revenu national accaparée par les 10 % les plus riches avait régressé jusqu’en 1982. Depuis, elle n’a pratiquement pas cessé d’augmenter. Ce sont surtout les très hauts revenus qui ont augmenté, tandis que les minima sociaux voyaient leur niveau relatif décrocher. Tout se passe donc comme si la période néolibérale avait conduit à un accaparement par une infime partie de la population de l’essentiel des - nouvelles ressources dégagées par la croissance. »

Néolibéralisme, de quoi parle-t-on ? Pour Christian Laval, « le néolibéralisme, plus encore qu’une idéologie, est un mode de fonctionnement social. Il consiste, en bref, à encourager la concurrence généralisée des sociétés, des entreprises et des individus. Ce qui a conduit, au cours des dernières décennies, à un accroissement rapide des inégalités entre les classes sociales. Revenus, patrimoines, conditions de vie, scolarité, santé… : tous les domaines sont concernés. Ce phénomène est plus marqué dans les pays pionniers de la politique néolibérale – États-Unis et Grande-Bretagne – érigés en modèles par les classes dominantes des autres nations. » De fait, selon le rapport du BCG, en Amérique du Nord la concentration des richesses est particulièrement marquée. Aux États-Unis, les 60.400 milliards de dollars cumulés de fortunes privées sont détenus à 63% par les millionnaires. Cette concentration de la richesse va de pair avec le développement des paradis fiscaux.  


Constitutionnalisme économique

Quelle réponse apporter à ce scandale de l’inégalité ? Deux options se présentent. « La réponse la plus immédiate consiste à en appeler à une moralisation du capitalisme, explique ainsi Michel Eltchaninoff. Les initiatives, indéniablement, sont nombreuses au sein même du “système” : mise en place d’équipes chargées de répondre au concept de responsabilité sociale des entreprises (RSE), souci de développement durable… Certains proposent d’ailleurs un modèle théorique concurrent à celui de Mandeville. Il est décrit par le sociologue Max Weber dans L’Éthique protestante et l’Esprit du capitalisme (1901). Dans le sillage de la Réforme calviniste, en effet, ont émergé des valeurs qui prétendent concilier capitalisme et morale : responsabilité économique et sociale, honnêteté scrupuleuse, souci du bien des salariés, volonté d’investir plutôt que de posséder ou dépenser… » On peut toujours rêver… Mais « les appels à la moralisation du capitalisme ne représentent-ils pas une manœuvre pour éviter de réformer politiquement et économiquement, dans une optique nettement moins libérale, le système capitaliste ? » La moralisation ne suffit pas.

La seconde option consiste à montrer que, « si l’on veut essayer d’accorder ses intérêts individuels et l’harmonie de l’ensemble, il faut posséder une vision politique, morale ou religieuse de la prospérité de tous – qui s’étend, à l’âge de la globalisation, à tous les humains de la planète. » Le philosophe Michael Walzer propose ainsi un nouveau « constitutionnalisme économique » capable de délimiter les biens communs (la santé, l’éducation, l’environnement, la justice sociale), qui doivent être exclus de la sphère marchande. Bref, comme le souligne cette conscience critique de la gauche américaine, il est grand temps que la main prétendument providentielle de l’économie de marché redevienne une main visible.

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