Variations Nocturnes
Une recension de Juliette Cerf, publié le« Aux insomniaques et aux somnambules ». C’est à ces créatures de la nuit qu’Olivier Schefer adresse ses Variations nocturnes, sixième volume de la très originale collection « Matière étrangère » des éditions Vrin, ouverte sur les dehors de la philosophie. L’écrivain et avocat Emmanuel Pierrat, qui publie de son côté Troublé de l’éveil (Fayard), récit de l’occupation de ses nuits blanches, s’y reconnaîtra-t-il ? Celui qui ne dort pas cherche-t-il, suractif, à rester plus longtemps dans le réel ou, au contraire, à le conjurer, en se délivrant de l’expérience du réveil ? Dans son essai subjectif sur les phénomènes de « sommeil contrarié », Olivier Schefer, spécialiste d’esthétique (et du romantisme), navigue entre la philosophie, la littérature et le cinéma. En vue d’appréhender cet être à part, en marche, qu’est le somnambule, « une vivante contradiction, un être agi et acteur, présent et absent » : « s’il ne trouve pas de place dans le sommeil ordinaire, c’est bien qu’il déplace essentiellement le rêve dans la vie, la nuit dans le jour »…
De la défiance kantienne pour le corps abandonné au sommeil – « Le lit est le nid d’une foule de maladies » – à la puissance de l’inconscient qui en émane chez Maupassant, en passant par le lien entre angoisse du sommeil et hantise de la mort chez Lautréamont – « Le corps n’est plus qu’un cadavre qui respire » – ; de Merleau-Ponty, montrant que, pour m’endormir, je dois d’abord feindre d’être celui qui dort, à Sleep, un film expérimental d’Andy Warhol qui donne à voir un homme en train de dormir pendant près de six heures, en passant par les séquences oniriques d’Alfred Hitchcock ou de David Lynch, ce livre foisonne, somnambule, « sur la frange d’un demi-jour et d’une presque nuit ».
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— Medhi Ould, 19 ans, terminale L, redoublant au lycée Eugène-Hénaff de Bagnolet
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