Une question de taille
Une recension de Catherine Portevin, publié leSeul l’imaginaire est peuplé d’êtres monstrueux, c’est-à-dire hors proportions. Car dans la nature, chaque organisme n’est viable qu’à son échelle adéquate : une araignée géante s’asphyxierait, une gazelle de la taille d’une girafe se casserait les pattes… Idem pour les sociétés et les cultures, affirme Olivier Rey. Le philosophe et mathématicien met cette « question de taille » au centre de sa critique de la modernité technicienne et libérale en exhumant la thèse de Leopold Kohr (1909-1994) : « partout où quelque chose ne va pas, quelque chose est trop gros ». Les villes, les États, les sociétés, les démographies, les institutions, les techniques, les désirs… tout est trop : trop grand, trop gros, trop nombreux, trop rapide. Bref, sans limite. Dès lors, c’est la démocratie, la santé, l’éthique, l’écologie, l’éducation, la science… qui sont perverties. L’inspiration est originale, d’autant plus lorsque Rey relit l’œuvre, oubliée et parfois ambivalente, d’Ivan Illich, mais l’exposé reste touffu, parfois confus, au risque de ne produire qu’une voix de plus dans le chœur des Cassandre annonçant l’Apocalypse.
Le Prix Bristol des Lumières récompense ce mardi 20 janvier 2015 l'essai d'Olivier Rey: “Une question de taille”.
« Décroissance » ne signifie pas récession. C’est avant tout un combat pour l’autonomie que mène Ivan Illich. Pour cela, il convient selon lui, de se libérer des impératifs productivistes comme de notre dépendance à la technique…
Face aux poids des institutions et à l’apparente absurdité des sociétés industrielles, les livres d’Ivan Illich apparaissent comme un remède vivifiant.
Prêtre, chimiste, critique de la société industrielle, il a mis sa vie en conformité avec ses idées.
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