Santé des philosophes, philosophes de la santé

Une recension de Victorine de Oliveira, publié le

La santé est un vœu de saison. Mais bien malin qui saurait la définir avec certitude. Négativement, elle est absence de maladie, ou « silence des organes ». Mais qu’est-ce qu’une maladie ? À quoi correspondrait une définition positive de la santé ? À quelles conditions rencontre-t-elle le bien-être, le bonheur ? Amorcer des réponses nécessite pour le médecin Jean-Claude Fondras rien moins que de revenir sur toute l’histoire de la philosophie. Auscultant Montaigne et sa « maladie de la pierre », Kant et son hypocondrie ou Nietzsche et ses migraines, Fondras diagnostique le questionnement du corps comme socle essentiel de leur pensée. Certaines de leurs manies et précautions pourraient prêter à sourire, si nous n’étions pas nous-mêmes obsédés par l’hygiène, par une alimentation équilibrée, par un corps sain, soit une « parfaite santé » digne d’un superhéros. À un Superman paré contre tout microbe la philosophie rappelle que la santé n’a de sens que parce qu’elle peut être perturbée.

 

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