Noces. Suivi de L’Été
Une recension de Yseult Rontard, publié leC’est un autre Camus que celui de La Peste auprès de qui j’ai puisé l’énergie vitale. Je suis allée retrouver Noces dans mes rayonnages. Ce recueil de quatre essais m’avait laissé un souvenir enchanteur par sa poésie et son sensualisme au goût de pêche : « Je m’emplissais d’une vie odorante et je mordais dans le fruit déjà doré du monde, bouleversé de sentir son jus sucré et fort couler le long de mes lèvres. »
En le relisant, c’est sa leçon d’exigence qui m’a frappée : la jouissance du monde n’est pas spontanée, et si nous sommes bel et bien immergés dès notre naissance dans la vie, savoir la goûter est néanmoins ce qu’il y a de moins évident. Savoir vivre n’est pas le savoir-vivre policé des mondains, pas plus qu’il n’est la contemplation béate des citadins en manque de nature. Camus oppose en effet « l’admiration vulgaire, le pittoresque ou les jeux de l’espoir » aux « noces avec le monde », c’est-à-dire à la communion intime de l’homme et de la nature qui conduit à « accorder [sa] respiration aux soupirs tumultueux du monde ».
À rebours des romantiques, il soutient que le paysage n’est que très superficiellement le reflet de l’âme, car le reflet maintient le face-à-face de l’homme et du monde. À mesure que le narrateur s’enfonce dans la mer de Tipisa, on apprend au contraire avec Noces à plonger dans le cœur battant du monde, les sens tout étourdis d’être comblés. Une question m’inquiète alors : cette lecture, en me faisant espérer de vivre, me détournerait-elle du présent, trahissant alors la pensée même de Noces ?
Du trajet de nos commandes en ligne aux vicissitudes de notre organisme, la technologie permet de surveiller en direct notre environnement et…
Selon l’histoire officielle, le philosophe, sous les traits du sage antique, du théologien ou de l’intellectuel engagé, a toujours méprisé l’argent. Mais un examen plus attentif révèle que la philosophie et la monnaie, la spéculation…
Pendant la guerre froide, il y avait deux camps, deux options : le capitalisme et le communisme. La situation n’est plus si simple, ni manichéenne : le marché est devenu mondial, et chacun de nous est désormais traversé par la…
Beauté ou cruauté, courage ou lâcheté, art ou boucherie, la tauromachie ne laisse personne indifférent. En marge de la polémique, le philosophe Francis Wolff, auteur de “Philosophie de la corrida”, et André Viard, ancien matador et…
Après Amazon, Google a annoncé la mise en place aux États-Unis de la fonctionnalité Pretty Please, qui encourage les enfants à parler poliment à…
Bertrand Russell est l’auteur de cette phrase qui lui a peut-être été inspirée par un souvenir personnel. Figurez-vous qu’il fut l’un des 24 survivants sur un total de 43 passagers d’un accident d’avion. Les victimes étant essentiellement…
Luna, 7 ans.
En partenariat avec Flammarion, Philosophie magazine propose chaque jour une réponse d’Alain Badiou extraite de l’« Éloge des mathématiques »