Le monde du sexe

Une recension de Alexandre Lacroix, publié le

À la fin de sa vie, Henry Miller s’adonna à la peinture. Ses aquarelles, à dire vrai, ne valent pas tripette. Cependant, elles livrent un indice : Miller fut écrivain à la manière d’un peintre. Et plus précisément : d’un peintre cubiste. Toute réalité, pour lui, avait au moins deux faces, que l’art avait pour mission d’exposer au grand jour. À l’image de cette matrice virile : « Il y a quelques années à peine, alors que je feuilletais un livre de reproductions de masques premiers, je tombai sur un spécimen aux allures de matrice qui, lorsqu’on soulevait la visière, révélait la tête d’un homme mûr. » Ou encore, de ce légume-pubis : « La houppe de poils entre ses jambes pointait de façon si proéminente qu’on aurait pu penser qu’elle avait caché une tête de chou-fleur dans son peignoir. » L’art de Miller est d’opérer de tels glissements, qui ne sont pas seulement visuels, mais aussi conceptuels. Ainsi, Le Monde du sexe, tout juste réédité, ne parle qu’au premier abord de la sexualité : il traite surtout de ses faces connexes, soit de la tragique histoire de l’humanité et de notre effort individuel pour parvenir à l’unité.

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