Le banquier et le philosophe : Ou La double paire d'yeux

Une recension de Mathilde Lequin, publié le

Face à la crise, François Henrot et Roger-Pol Droit, amis de longue date, croisent leurs regards dans Le Banquier et le philosophe (Plon). Leur diagnostic rejoint les conclusions de notre enquête. Les financiers présenteraient, selon eux, tous les symptômes d’une « démesure de la raison », alimentée par une confiance aveugle dans des outils mathématiques dépassés, reposant sur des statistiques datées et mal utilisées – sous prétexte d’optimiser les calculs de probabilités, on a éliminé les scénarios catastrophiques. La philosophie antique faisait de la raison un principe de mesure et d’accès à la vérité. Dans la crise actuelle, les outils mathématiques ont rendu invisible l’emballement général, et ainsi, « la raison est devenue la matrice même de l’absence de limite ». Pour les financiers, ces alchimistes modernes qui ont imaginé que « la connaissance rationnelle peut fournir la clé d’une expansion perpétuelle, universelle et illimitée », il est grand temps de passer de ce scientisme naïf au véritable esprit scientifique.

 

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