L'animal que je ne suis plus - Philosophie et évolution

Une recension de Martin Duru, publié le

Le titre est provocant : n’est-il pas établi que l’homme est rattaché au règne animal ? Que nous partageons 98 % de nos gènes avec les grands singes ? S’il ne s’agit pas de nier l’évolution et le continuisme homme/animal, Étienne Bimbenet s’en prend au « naturalisme aveugle » – et en vogue –, qui dissout l’idée d’un propre de l’homme. Phénoménologue attaché à l’expérience vécue, ce spécialiste de Merleau-Ponty croise le fer avec la psychologie ou l’éthologie pour une passionnante investigation comparatiste ; oui, il existe bien une spécificité de la perception ou du langage humains. Le fil rouge conceptuel ? « La multiplicité perspective. » Alors que l’animal est accaparé par son milieu et ses besoins, l’homme s’ouvre au monde, en le nommant dans sa vérité et en variant ses points de vue sur lui. Grâce à ce « décentrement », nourri par l’échange avec autrui, il devient l’animal (spécial – ce qui ne veut pas dire supérieur…) qu’il est. 

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