La Fabrique des pensées
Une recension de Frédéric Manzini, publié leVoici un jeune universitaire qui n’a pas froid aux yeux ! Pierre Steiner, spécialiste des sciences cognitives, affronte ici la redoutable question du rapport que la pensée entretient avec ses objets, dont il entend bien renouveler les approches. Dans un premier temps, historique et critique, il discute ainsi la doctrine de l’« intentionnalité » telle qu’elle fut élaborée par Brentano et Husserl, et qui est largement répandue aujourd’hui, tant en phénoménologie qu’au sein de la philosophie analytique. Or, selon celle-ci, « les actes et les états mentaux visent ou sont dirigés vers des objets qui leur sont transcendants ». Autrement dit, la conscience pointerait mentalement ses objets comme un archer vise ses cibles. Cependant, objecte Steiner, cela impliquerait l’existence d’une séparation, au moins provisoire, puisque nous serions capables de les manier et de les diriger. La seconde partie de l’ouvrage s’attache donc à élaborer une autre solution qui puisse rompre avec le principe d’une telle distance et d’une telle « directionnalité », en s’inspirant à la fois du pragmatisme et de la philosophie du langage de Wittgenstein. Et le résultat est audacieux : penser ne consisterait pas à « se diriger vers un objet » mais plutôt à « manipuler des signes », c’est-à-dire à en faire usage en situation, dans « l’entrelacement entre ce qu’il y a et nos façons de dire et de décrire ce qu’il y a ». Et Steiner de conclure : « le rapport entre la pensée et son objet est un rapport grammatical ».
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L’ouvrage > “Phénoménologie de l’esprit” (1807)
L’ouvrage > “Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du temps” (1928)
Un grand livre résumé en une phrase
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