La Caverne originelle
Une recension de Antoine Rogé, publié lePourquoi les humains paléolithiques se sont-ils efforcés d’atteindre les tréfonds de cavités rocheuses, souvent dangereuses, pour dessiner, graver ou peindre leurs parois ? Dans une somme illustrée impressionnante d’érudition, l’anthropologue et préhistorien Jean-Loïc Le Quellec, directeur de recherches émérite au CNRS, fait souffler l’esprit critique sur l’art pariétal en démontant les interprétations anciennes et contemporaines souvent hâtives et idéologiquement marquées – que celles-ci aient vu dans les figures rencontrées un support chamanique, voire pédagogique, un instrument magique, propitiatoire, communicationnel ou encore une simple décoration. Néanmoins, cette injonction à la modestie interprétative n’empêche pas l’auteur de relever le gant de l’exigence explicative avec une théorie générale de l’art pariétal ! Le Quellec démontre ainsi qu’un mythe de « l’émergence primordiale » aurait induit un intérêt des paléolithiques pour le fond des cavernes, conçues comme le passage par lequel des humains et des animaux qui existaient déjà dans le monde souterrain, seraient advenus à la surface. À cette fin, il met en œuvre une méthode originale, recoupant une « phylomémétique des mythes » (l’établissement de liens de parenté entre les mythes du monde par l’analyse de leurs composants, inspiré de l’évolutionnisme) avec l’étude de la distribution spatiale de ces contenus culturels et de l’expansion des premières populations d’humains modernes depuis l’Afrique. À cette lumière, l’allégorie platonicienne de la caverne apparaît comme l’inversion d’un mythe largement antérieur, d’après lequel c’est la descente dans les profondeurs qui nous rapprocherait des vérités ultimes.
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Nous reproduisons des extraits du Monde comme volonté et comme représentation d’Arthur Schopenhauer traduits par Auguste Burdeau.
Cette exposition donne à voir les chefs-d’œuvre de l’art pariétal, aux sources de la créativité.
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Sprint : un grand livre résumé en une petite phrase.